Antiochia ad Cragum

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 23 juillet 2019
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Bath Complex at Antiochia ad Cragum (by orientalizing, CC BY-NC-ND)
Complexe thermal d'Antiochia ad Cragum
orientalizing (CC BY-NC-ND)

Antiochia ad Cragum ("Antioche sur les falaises") alias Antiochette était une ville romaine hellénistique située en Cilicie Trachée ("Cilicie rugueuse", également connue sous le nom de Cilicie Aspera et Cilicie Seconde) sur la côte sud de l'actuelle Turquie (dans le district de Gazipasa de la province d'Antalya). Elle fut fondée vers 42 de notre ère par Antiochos IV de Commagène (c. 17 - c. 72 de notre ère ; r. de 38 à 72 de notre ère), et non par Antiochos IV Épiphane de l'Empire séleucide (r. de 175 à 165 avant notre ère), comme le prétendent de nombreux sites en ligne. Antiochos IV de Commagène fut le dernier souverain du royaume de Commagène avant qu'il ne soit rattaché à l'Empire romain en tant que province et fut un ami de Rome qui fut récompensé par des terres côtières surplombant la mer Méditerranée.

La ville était située dans une région précédemment associée aux pirates ciliciens qui préféraient la côte rocheuse et les nombreux ports cachés de la Cilicie Trachée. Le port d'Antiochette était probablement l'un de ces ports. Le site actuel des ruines de la ville comprend un certain nombre de structures, dont le temple nord-est, des tombes, des habitations, une basilique, une porte monumentale, une rue à colonnades et une agora (marché), un vaste complexe de bains, des latrines et deux églises. Le site fait l'objet de fouilles par l'ACARP (Antiochia ad Cragum Archaeological Research Project) depuis 2005 et, en 2012, le directeur Michael Hoff y a découvert la plus grande mosaïque jamais mise au jour en Turquie. En 2018, les latrines ont été entièrement fouillées, révélant d'anciennes blagues de mauvais goût sur les murs.

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Il fallut probablement 30 ans pour achever la ville (d'après ce que l'on sait du temps nécessaire à la réalisation d'un projet tel que le complexe balnéaire monumental) et elle n'était peut-être même pas terminée lorsqu'Antiochos IV fut déposé par Rome et contraint de partir en 72 de notre ère. Par la suite, la ville fut administrée par Rome et passa finalement au royaume arménien de Cilicie (1080-1375). Les Chevaliers Hospitaliers utilisèrent la ville au 14e siècle, après quoi elle semble avoir été abandonnée.

La région

La côte cilicienne était un refuge pour les pirates de toutes nationalités qui pillaient les navires et les ports de toute la Méditerranée.

La Cilicie fut habitée pour la première fois vers 2500 avant notre ère par les Luwites et les Hatti avant d'être conquise par l'empire akkadien (entre 2334 et 2083 av. J.-C.), l'empire hittite (entre 1700 et 1200 av. J.-C.), l'empire assyrien (entre 700 et 612 av. J.-C.), l'empire perse (entre 547 et 333 av. J.-C.), Alexandre le Grand (entre 333 et 323 av. J.-C.) et les empires séleucide et ptolémaïque (entre 323 et 103 av. J.-C.). Depuis les premiers documents, la Cilicie fut toujours considérée comme une région composée de deux zones distinctes, connues des Romains sous le nom de Cilicia Pedias (Cilicie "plate" ou "lisse" des basses plaines) et de Cilicia Trachea, le territoire montagneux. En 103 avant notre ère, Rome s'impliqua officiellement pour la première fois dans la région lorsqu'elle l'envahit pour tenter de contrôler le problème de la piraterie.

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La côte cilicienne était un refuge pour les pirates de toutes nationalités qui pillaient les navires et les ports de toute la Méditerranée. Rome tenta de nouveau de réduire le nombre de pirates ciliciens de 78 à 74 avant notre ère et, même si les résultats furent un peu plus prometteurs, il s'agissait d'une autre campagne terrestre qui ne s'attaquait guère au problème réel. En 67 avant notre ère, Pompée le Grand (c. 106-48 av. J.-C.) s'attaqua aux pirates dans le cadre de son initiative contre Mithridate VI (r. de 120 à 63 av. J.-C.) et les combattit en mer, les battant au bout de 89 jours en 66 avant notre ère. Il redécoupa ensuite la Cilicie (nommant la région "lisse" Cilicia Campestris et la région "rugueuse" Cilicia Aspera). Il déplaça ensuite les pirates capturés vers les basses terres et la Cilicie rugueuse fut laissée plus ou moins tranquille jusqu'à la période de l'Empire romain, lorsqu'Auguste réunit les deux districts avec la Syrie en 27 avant notre ère et ordonna la construction de routes qui reliaient la nouvelle province de Syrie-Cilicie Phénicienne au reste du monde.

Royaume de Commagène et Rome

Le royaume de Commagène (163 av. J.-C. - 72 ap. J.-C.) était un petit royaume limitrophe de cette province. Il faisait partie de l'empire séleucide jusqu'à la mort d'Antiochos IV Épiphane en 165 avant notre ère, après quoi il se sépara et se constitua en royaume indépendant avec sa capitale à Samosata (actuelle province d'Adiyaman, Turquie). Les rois revendiquèrent une descendance perse, arménienne, macédonienne et séleucide grecque et intégrèrent toutes ces cultures dans leurs croyances religieuses et leurs conceptions architecturales. Les images des divinités perses côtoyaient celles des divinités grecques, et les noms des unes et des autres étaient souvent combinés dans le culte d'un seul dieu ou d'une seule déesse.

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Eastern Terrace of Mount Nemrut
Terrasse Est du Mont Nemrod
Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

L'un des plus grands de ces rois fut Antiochos Ier Théos de Commagène (r. de 70 à 38 av. J.-C.), mieux connu de nos jours pour le site monumental de Nemrut Dag qu'il fit construire en 62 avant notre ère sur le mont Nemrut. Antiochos Ier, parmi ses autres réalisations, avait soutenu l'initiative de Pompée contre les pirates ciliciens, mais il était suffisamment habile diplomate pour éloigner Commagène de Rome tout en maintenant des relations cordiales et mutuellement bénéfiques. Ce lien fut maintenu par les successeurs d'Antiochos Ier, tous les membres de sa dynastie, jusqu'à son arrière-arrière-petit-fils Antiochos IV de Commagène.

Antiochos IV de Commagène

Antiochos IV était le fils d'Antiochos III Épiphane (r. de 12 av. J.-C. à 17 ap. J.-C.), qui mourut peu après sa naissance. L'empereur romain Tibère (r. de 14 à 37 de notre ère) annexa la Commagène à la province romaine de Syrie-Cilicie après la mort d'Antiochos III, car son fils était trop jeune pour gouverner et la cour de Commagène n'était apparemment pas intéressée par la nomination d'un régent et fit appel à Rome pour qu'elle intervienne. Antiochos IV et sa sœur, Iotapa (r. de 38 à 52 de notre ère), furent élevés à Rome et formèrent d'importants réseaux avec une partie de la noblesse la plus influente, tout en obtenant la citoyenneté romaine. Ils finirent par se marier, même s'ils étaient frère et sœur, avant qu'Antiochos IV ne devienne roi à Antiochia ad Cragum et eurent trois enfants.

Antiochos IV utilisa vraisemblablement l'argent que lui avait donné Caligula pour construire sa ville d'Antiochia ad Cragum au pied du mont Cragus.

Parmi les amitiés les plus importantes qu'il noua, il y avait celle avec Caligula, le petit-fils adoptif de Tibère, membre de la dynastie royale des Julio-Claudiens, et futur empereur (r. de 37 à 41 de notre ère). Peu après la mort de Tibère, une fois le trône assuré, Caligula restitua la Commagène à Antiochos IV en 38 de notre ère, avec tous les revenus qu'elle avait engrangés en tant que province romaine depuis son annexion en 17 de notre ère, une somme sans doute substantielle (certains historiens parlent de plus d'un million de pièces d'or). Il ajouta également au royaume de son ami une grande partie de la Cilicie Aspera, le long de la côte méditerranéenne qui faisait auparavant partie du royaume d'Archélaos de Cilicie (c. 8-38 de notre ère), un parent éloigné d'Antiochos IV.

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Plus tard cette même année (ou peut-être la suivante), Caligula et Antiochos IV se brouillèrent et l'empereur reprit son cadeau (du moins le royaume, pas l'argent). On ne sait pas ce qu'Antiochos IV fit à cette époque, mais il réapparut dans les annales historiques en 41 de notre ère, après l'assassinat de Caligula et la restitution par son successeur Claude (r. de 41 à 54 de notre ère) de la Commagène et des terres ciliciennes à Antiochos IV.

Antiochia ad Cragum

Antiochos IV utilisa probablement l'argent que lui avait donné Caligula pour construire sa ville d'Antiochia ad Cragum au pied du mont Cragus qui surplombe la mer Méditerranée. Presque toutes les structures (à l'exception des églises postérieures et de la porte) sont aujourd'hui effondrées, mais il devait y avoir un palais/bâtiment administratif en plus des habitations domestiques identifiées et des autres structures mentionnées ci-dessus.

Le temple (actuellement appelé temple nord-est) était peut-être dédié à Zeus, car sa figure et son image apparaissent parmi les ornements, mais Apollon est suggéré de façon encore plus évidente, et il y a aussi beaucoup d'autres images. Il semblerait qu'Antiochos IV ait suivi la tradition de syncrétisme de sa famille et de sa culture en combinant les images de différentes cultures et systèmes de croyance, tout comme Antiochos Ier l'avait fait au mont Nemrut des siècles auparavant. L'imagerie luwite et hittite est combinée à l'architecture grecque et aux influences perses et arméniennes pour former ce qui devait être une structure impressionnante.

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Antiochia ad Cragum
Antioche et Cragum
Klaus-Peter Simon (CC BY)

Le temple mesurait 54 pieds de long sur 33,8 pieds de large (16,465 x 10,32 mètres) et fut construit sur un plateau surélevé, de sorte qu'il devait être le bâtiment le plus haut de la ville (conformément à la construction traditionnelle de l'époque, et antérieure, qui surélevait ses temples). Les piliers étaient surmontés de chapiteaux corinthiens décorés de divers motifs mythologiques et les geisa (corniches) faisaient de même, mettant en valeur des fleurs et des images telles que la double hache, le crabe, la tortue et le léopard. Le motif floral est particulièrement intéressant, car il fait écho à la culture de l'ancien peuple luwite de la région ainsi qu'à celle des Hittites. Selon l'universitaire Geraldine S. Dobos, les Luwites et les Hittites utilisaient les fleurs pour indiquer leur particularité (105). Dobos poursuit en notant que:

La fleur à six pétales [qui apparaît à de nombreux endroits différents sur les ruines du temple] est un hiéroglyphe hittite utilisé comme symbole dans le champ de l'image ou sur la circonférence des sceaux, seule ou accompagnée des symboles de la vie et de la santé, et elle peut caractériser le dieu Soleil ou apparaître sous la forme d'un disque ailé au-dessus de lui. Le nom de la fête du Crocus, qui a lieu au printemps, et le crocus à six pétales se rapportent à une variété de fleurs indigènes de Turquie qui peuvent avoir des pétales arrondis ou allongés et pointus. (109)

Les fleurs, ainsi que d'autres images du site, sont une preuve solide de l'utilisation par Antiochos IV de l'imagerie locale pour l'ornementation de sa ville. Le même paradigme apparaît dans la grande mosaïque du complexe des bains qui emploie des variations du même type d'imagerie. Le Grand Bain, qui semble avoir été le centre de la ville, mesurait 114 pieds de long sur 65 pieds de large (35 x 20 mètres) et couvrait une surface de 5 249 pieds carrés (1 600 mètres carrés). La rue à colonnades menait de la porte monumentale directement à un portique couvert, avec un sol en mosaïque, à côté de la piscine. Ce portique, ou peut-être une structure située de l'autre côté, pourrait avoir été l'apodyterium (en fait, l'établissement de bains, où l'on déposait ses vêtements de ville avant d'entrer dans le bain). Dans la plupart des bains romains, on entrait dans l'eau la plus chaude (caldarium), ce qui ouvrait les pores, avant de passer à l'eau chaude du tepidarium et de terminer le bain dans le frigidarium (eau froide), qui fermait les pores. L'universitaire Holly J. Staggs suggère que la chambre la plus au nord du complexe d'Antiochia ad Cragum est le frigidarium. Staggs commente également l'importance du complexe pour la population :

L'architecture des bains... était un phénomène culturel important dans le monde antique et le rituel du bain lui-même devint immensément populaire à cette époque... Ce type d'architecture coûteuse aurait été un outil utilisé par les habitants de ces villes pour attirer des populations dans la région. Il aurait également été utilisé pour signaler à Rome son allégeance et son acceptation dans l'empire. (1)

Kilns at Antiochia ad Cragum
Fours d'Antioche et de Cragum
orientalizing (CC BY-NC-ND)

La découverte de la plus grande mosaïque jamais trouvée en Turquie dans le complexe balnéaire corrobore l'affirmation de Staggs, car elle aurait considérablement ajouté à la grandeur du complexe. La piscine elle-même est une merveille d'ingénierie qui s'inscrit dans la lignée de la technologie romaine que l'on retrouve ailleurs. Des tuyaux en plomb (visibles sur le site) auraient aspiré l'eau douce et des drains auraient évacué l'eau usée, bien que l'on ne sache pas exactement quels tuyaux faisaient quoi sur le site (d'après Steadman & McMahon, p. 214).

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Les citoyens d'Antiochia ad Cragum ou les visiteurs de la ville auraient apprécié l'immense bain, avec un banc construit à l'intérieur et entourant les côtés, et la vue sur le paysage descendant jusqu'à la mer en contrebas. Selon la façon dont on calcule le rapport entre l'unité monétaire romaine, le sesterce, et le dollar, le complexe de bains aurait coûté au moins 200 000 dollars, voire 1 300 000 dollars, mais Antiochos IV dut estimer que cela en valait la peine, et c'était probablement le cas.

Problèmes avec Rome

On ne sait pas exactement quand Antiochos IV commença à construire la ville, mais on sait qu'il fonda la ville côtière de Iotapa (aujourd'hui Aytap) en 52 de notre ère après la mort de sa sœur, et Antiochia ad Cragum devait être bien avancée à ce moment-là. Il devait disposer de ressources importantes, car on dit qu'il fonda d'autres villes pendant ou après la construction d'Antiochia ad Cragum. Il convient toutefois de rappeler qu'il était roi de Commagène et qu'il percevait des revenus du royaume en plus de ce que Caligula lui avait donné et d'autres cadeaux qu'il avait peut-être reçus d'autres personnes et qui sont inconnus. Sa richesse est cependant attestée et il est reconnu comme l'un des souverains tributaires les plus riches.

Il entretint de bonnes relations avec Rome, fournissant des armées lorsqu'on le lui demandait. Vespasien (r. de 69 à 79 de notre ère) fut proclamé empereur par le Sénat romain alors qu'il était encore en campagne en Égypte en juin 70 et Antiochos IV le soutint face à d'autres prétendants à Rome. Antiochos IV envoya également des troupes pour renforcer les rangs du fils de Vespasien, Titus (le futur empereur, r. de 79 à 81 de notre ère), lors de ses campagnes en Judée en 70 de notre ère, et resta à tous égards un roi tributaire modèle.

Malgré cela, Vespasien était extrêmement paranoïaque et mal à l'aise lorsqu'il arriva au pouvoir, et il était enclin à croire à la véracité de n'importe quel complot, réel ou imaginaire. À vrai dire, il avait de bonnes raisons de le faire, et son anxiété ne fut guère atténuée par un certain nombre de conspirations prouvées lancées contre lui. En 72 de notre ère, le sénateur Lucius Junius Caesennius Paetus (gouverneur de la province de Syrie vers 70-72 de notre ère) accusa Antiochos IV et ses fils de comploter pour renverser Vespasien et s'emparer de Rome. Il n'existait aucune preuve qu'Antiochos IV ait eu des visées sur la position de Vespasien et il est presque certain que Paetus, connaissant la paranoïa de Vespasien et espérant mettre la main sur Antiochia ad Cragus et les richesses d'Antiochos IV, l'avait accusé faussement.

[Image:947]

Sans aucune preuve connue pour étayer ses dires, Paetus convainquit Vespasien du complot et reçut l'autorisation de marcher contre Antiochia ad Cragum en 72 de notre ère. Les armées des deux camps se firent face sur le champ de bataille, mais ce qui se passa ensuite n'est pas clair. Selon certains rapports, les fils d'Antiochos IV se battirent contre les troupes de Paetus, selon d'autres, il n'y eut pas de bataille du tout. Antiochos IV lui-même serait resté à l'écart du conflit, bien qu'il ait été présent à l'arrivée de Paetus et de ses troupes.

Tout ce que l'on sait par la suite, c'est que Vespasien abolit le royaume de Commagène et déposa Antiochos IV qui se rendit d'abord dans les basses terres de Cilicie Campestris, peut-être ensuite en Grèce, et enfin à Rome où il fut reçu avec respect, de même que ses fils et sa fille. On ne sait pas ce qu'il advint de Paetus après les événements de 72 de notre ère, ni la date de la mort d'Antiochos IV.

Il n'est pas fait mention d'Antiochia ad Cragum après le départ d'Antiochos IV, et l'on suppose que la ville fut administrée en tant que province romaine sous Vespasien. Elle apparaît ensuite sous le nom d'Antiochette dans le royaume arménien de Cilicie et semble avoir été utilisée par les Chevaliers hospitaliers à la même époque (1080-1375). Le royaume arménien fut pris par les Mamelouks musulmans en 1375, et la région fut intégrée à l'Empire ottoman peu après la chute de l'Empire byzantin en 1453.

Conclusion

Antiochette fut désertée à un moment donné et resta dans l'oubli jusqu'au XIXe siècle, lorsqu'elle fut localisée par le capitaine Francis Beaufort, officier de marine anglais, qui cherchait des ports que la flotte de Napoléon pourrait utiliser pour s'échapper et qui identifia la ville à l'aide d'un guide de voyage byzantin (Staggs, 2 ; Hoff, 101). Les inscriptions et les images du site furent notées et commentées pour la première fois par E. L. Hicks en 1890, mais les fouilles n'ont commencé que dans les années 1930-1940, et les travaux archéologiques de grande envergure n'ont débuté que dans les années 1960 (Staggs, 2-3). Depuis 2005, comme indiqué plus haut, les travaux sont supervisés par Michael Hoff, professeur d'histoire à l'université de Nebraska-Lincoln, et par l'ACARP.

La ville fut peut-être détruite par un tremblement de terre. Aujourd'hui, des morceaux du temple non disposés, numérotés et catégorisés jonchent le site, et des piliers peuvent être trouvés à des distances variables de la zone du temple. Une route moderne longe les vestiges de la ville, et l'ancien port est aujourd'hui un lieu de baignade apprécié par la population locale, qui semble y prendre autant de plaisir que les anciens habitants de la région durent en prendre dans les thermes. Les gens descendent maintenant jusqu'à l'eau après avoir garé leur voiture ou de leur scooter, comme les anciens l'auraient fait grâce à la route à colonnades, et des chèvres errantes, peut-être les descendantes de celles qui connurent la région dans les temps anciens, errent dans les broussailles et les maquis dans les ruines silencieuses de la grande ville d'Antiochia ad Cragum d'autrefois.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, juillet 23). Antiochia ad Cragum [Antiochia ad Cragum]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10740/antiochia-ad-cragum/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Antiochia ad Cragum." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 23, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10740/antiochia-ad-cragum/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Antiochia ad Cragum." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 23 juil. 2019. Web. 21 nov. 2024.

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