Ponce Pilate était le cinquième magistrat à servir dans la province romaine de Judée créée en 6 de notre ère par l'empereur romain Auguste (r. de 27 avant J.-C. à 14 de notre ère). Son mandat se déroula pendant le règne suivant de Tibère, de 26 à 36 de notre ère. Il est devenu célèbre pour le procès et la crucifixion de Jésus de Nazareth (vers 30 de notre ère).
La vie de Pilate
Nous savons très peu de choses sur l'origine de Pilate, mais on suppose que son nom, Pontius, provenait du nom de famille Pontii à Rome, de descendance plébéienne. En tant que personnage historique, nous avons des preuves de la littérature contemporaine, des pièces de monnaie frappées à son nom, et une inscription sur la base de ce qui pourrait être sa statue dans la ville de Césarée. Nos sources littéraires concernant Pilate comprennent le philosophe juif Philon d'Alexandrie (vers 20-50 de notre ère), les récits des quatre évangiles et l'historien juif Flavius Josèphe (36-100 de notre ère).
Philon faisait partie d'une délégation envoyée à Caligula (r. de 37 à 41 de notre ère) lorsque des tensions firent leur apparition à Alexandrie entre les Alexandrins et la communauté juive. Avant d'être assassiné, Jules César (100-44 av. J.-C.) avait accordé aux Juifs la permission de suivre leurs coutumes ancestrales et leur religion, les dispensant ainsi de participer aux cultes romains et impériaux. Les Alexandrins, eux, voulaient que les Juifs s'y conforment. Philon décrit Pilate comme "un homme d'un caractère inflexible, têtu et cruel" (Ambassade à Calligula, 299-305). Lorsque Ponce Pilate prit ses fonctions, il autorisa les légions de Judée à installer des boucliers portatifs portant des inscriptions en l'honneur de l'empereur. Certains Juifs y virent une violation de leur interdiction des images, se présentèrent devant Pilate dans l'amphithéâtre de la ville de Césarée, menacèrent de se révolter et furent prêts à mourir pour protester contre cette offense. Josèphe raconta la même histoire, en faisant référence à la signa des boucliers.
En tant que magistrat romain, Pilate avait le devoir de maintenir la loi et l'ordre dans la province. Philon rapporte que des officiels juifs envoyèrent une lettre à Tibère qui s'empressa de répondre, "lui [Pilate] reprochant et le réprimandant mille fois pour sa nouvelle audace et lui disant d'enlever immédiatement les boucliers et de les faire transporter de la capitale à la ville de Césarée ... pour les consacrer au temple d'Auguste. De cette façon, l'honneur de l'empereur et la politique traditionnelle concernant Jérusalem seraient préservés"(ibid). Pilate fit marche arrière et retira les images.
Philon et Josèphe rapportent tous deux que Pilate avait pris de l'argent dans le trésor du Temple pour construire un aqueduc de 80 km de long. Lorsque les foules réagirent en protestant,
Celui-ci, prévoyant la sédition, avait pris soin de mêler à la multitude une troupe de soldats armés, mais vêtus d'habits civils, et, tout en leur défendant de faire usage du glaive, leur ordonna de frapper les manifestants avec des gourdins. Du haut de son tribunal il donna un signe convenu. Les Juifs périrent en grand nombre, les uns sous les coups, d'autres en s'écrasant mutuellement dans la fuite. La multitude, stupéfiée par ce massacre, retomba dans le silence. (La guerre des Juifs 2:175-177, Flavius Josèphe, trad. René Harmand, Publications de la Société des études juives)
Pour les écrits de Philon et de Josèphe, cependant, il est important de placer ce matériel dans le contexte historique des événements du 1er siècle de notre ère. Entre les décennies des années 20 et 60 de notre ère, les relations entre Juifs et Gentils se détériorèrent dans certaines villes. Une série de magistrats corrompus contribua à l'éventuelle grande révolte juive de 66 de notre ère contre Rome, menée par un groupe connu sous le nom de Zélotes. Les deux auteurs dépeignent le judaïsme sous son jour le plus positif en attribuant tous les problèmes à des magistrats corrompus.
Ponce Pilate dans les évangiles
Notre premier évangile, Marc, établit le modèle du portrait de Ponce Pilate. Rédigé dans le contexte de la révolte juive, Marc était confronté à deux problèmes qui affectaient le mouvement naissant des disciples de Jésus : Jésus était mort par crucifixion, un châtiment réservé à la trahison contre Rome, et les disciples de Jésus devaient survivre dans l'Empire romain. Marc construit son récit en affirmant que les Juifs cherchèrent à faire mourir Jésus dès le début de son ministère et menèrent un faux procès contre lui. Il présente le portrait de Pilate comme un magistrat à la volonté faible qui subit la pression des Juifs qui souhaitaient le condamner, alors que Pilate ne trouvait rien à redire sur lui. Le fait qu'un magistrat romain déclare Jésus innocent (par rapport à la peine encourue pour trahison) impliquait que les disciples de Jésus étaient également innocents de toute trahison envers Rome. Marc devait faire une distinction entre son propre groupe juif de celui de la récente rébellion.
Après avoir été condamné par le Sanhédrin (le corps dirigeant des officiels juifs de la ville), Jésus fut remis à Pilate. Marc affirme que Pilate avait l'habitude de libérer un prisonnier pendant la fête de la Pâque. Il permit à la foule de choisir entre Barabbas (un rebelle) et Jésus. La foule choisit Barabbas. Dans toutes les recherches qui ont été faites sur le Pilate historique, nous ne trouvons aucune preuve d'une telle pratique.
L'évangile de Matthieu ajoute d'autres détails :
Pendant qu'il [Pilate] était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui.. (Matthieu 27:19).
Dans la tradition chrétienne ultérieure, on lui donna le nom de Claudia Procula et elle fut vénérée en tant que sainte dans plusieurs traditions orthodoxes orientales.
Matthieu est également à l'origine de la célèbre scène où Pilate se lave les mains, scène qui est devenue une métaphore de la fuite devant ses responsabilités.
Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. (Matthieu 27:24).
Dans l'évangile de Luc, l'auteur ajoute une autre accusation contre Jésus :
Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l'accuser, disant: Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi. (Luc 23:1-2).
Mais auparavant, Luc raconte comment des espions avaient tenté de piéger Jésus :
Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Jésus, apercevant leur ruse, leur répondit: Montrez-moi un denier.De qui porte-t-il l'effigie et l'inscription? De César, répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. (Luc 20:22-25)
En d'autres termes, Luc affirme que les chefs avaient délibérément menti et construit de fausses accusations.
Lorsque Pilate apprit que Jésus était Galiléen, il l'envoya chez Hérode Antipas, le client de Rome en Galilée. Jésus ayant refusé de lui montrer un signe (miracle), "Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s'être moqué de lui et l'avoir revêtu d'un habit éclatant, il le renvoya à Pilate." (Luc 23,11). Pour l'auteur du troisième évangile, il s'agissait très probablement d'un élément de l'accomplissement des Écritures, en référence au psaume 2 :
Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Ces vaines pensées parmi les peuples?
Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils Et les princes se liguent-ils avec eux Contre l'Éternel et contre son oint? -
Brisons leurs liens, Délivrons-nous de leurs chaînes! -
Celui qui siège dans les cieux rit, Le Seigneur se moque d'eux.
Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur:
C'est moi qui ai oint mon roi Sur Sion, ma montagne sainte!
Je publierai le décret; L'Éternel m'a dit: Tu es mon fils! Je t'ai engendré aujourd'hui.
(1-9)
Dans l'Évangile de Jean, une raison plus crédible est présentée pour expliquer la condamnation par les Juifs. Présenté uniquement dans le quatrième évangile, le récit de la résurrection de Lazare d'entre les morts avait motivé les foules de Jérusalem à proclamer Jésus comme étant le messie. Le grand prêtre, déterminé à ne pas donner à Rome une excuse pour intervenir, déclara : "vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas." (Jean, 11: 50).
Pilate sortit donc pour aller à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme?
Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.
Sur quoi Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent: Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort.
(Jean 18:29-31)
Les experts continuent à débattre de la question de savoir si les Juifs avaient le droit d'exécuter quelqu'un sans l'autorisation de Rome. Flavius Josèphe fait état de nombreux prétendants messianiques au 1er siècle de notre ère, mais ils furent tous tués par Rome, et non par des Juifs.
Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des Juifs?
Jésus répondit: Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?
Pilate répondit: Moi, suis-je Juif? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi: qu'as-tu fait?
Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas.
Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.
Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucun crime en lui.
Mais, comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?
(Jean 18:33-39)
La discussion sur la royauté est liée aux descriptions évangéliques de la flagellation et de la moquerie de Jésus par les soldats :
Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges.
Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis, s'approchant de lui,
ils disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets.
(Jean 19:1-3).
La flagellation faisait partie du châtiment qui se terminait par la crucifixion. Seuls les rois et les empereurs romains étaient autorisés à porter la pourpre. Pilate l'amena devant la foule, en exclamant ce qui est devenu une autre phrase célèbre, "Voici l'homme !"(Ecce homo! ; Jean 19:5)
La conversation sur la "royauté" s'aligne également sur la méthode romaine de déclaration publique, généralement attachée à une croix, expliquant pourquoi la victime a été condamnée. Jean rapporte que la plaque sur la croix avait été rédigée par Pilate et disait "Jésus de Nazareth, le roi des Juifs" en trois langues, hébreu, latin et grec (Jean 19:19). Le latin Iesus Nazarenus, rex Iudaeorum est devenu INRI (en utilisant les initiales de chaque mot). Il s'agit d'une référence à la prétention de Jésus à la royauté et donc à la trahison ; il n'y avait pas d'autre royaume que Rome.
La fin du règne de Pilate
Le règne de Pilate en Judée prit fin lorsqu'il réprima violemment un groupe de Samaritains qui s'étaient rassemblés sur le mont Gerizim, dans le nord d'Israël, les prenant pour des insurgés. Le gouverneur de Syrie, Lucius Vitellius, qui était officiellement le supérieur de Pilate, l'envoya à Tibère à Rome pour répondre aux accusations d'inefficacité de son gouvernement dans la région. Philon rapporte qu'il fut également accusé de ne pas avoir accordé de procès à des citoyens romains. Lorsqu'il arriva en Italie, Tibère était mort, et nous n'avons aucune information après cette période.
La dernière mention historique de Pilate est faite par l'historien romain Tacite (56-120 de notre ère), qui relate le déclenchement d'un incendie désastreux à Rome en 64 de notre ère sous l'empereur Néron (r. de 54 à 68 de notre ère). Néron avait prévu de construire ce qui devint sa Maison dorée dans une zone qui contenait certains des quartiers les plus peuplés (et les plus pauvres) de Rome. Après l'incendie qui anéantit ces quartiers, des rumeurs coururent selon lesquelles Néron avait lui-même allumé le feu. Par conséquent, pour se débarrasser de cette rumeur, "Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. (Annales, 15.44, trad. J. L. Burnouf, Hachette et Cie).
Les actes de Pilate
Au IIe siècle de notre ère, divers manuscrits furent rassemblés sous le nom d'Actes de Pilate. Certains furent réécrits à partir de manuscrits antérieurs, comme l'Évangile de Pierre. Cet évangile relate ce qui se passa le matin du dimanche de Pâques, en ce sens que les gardes postés par Pilate avaient été les premiers témoins de la résurrection. En envoyant chercher Pilate (et Hérode Antipas), Pilate fut alors promu témoin de ce miracle. Le texte disculpe Pilate en rejetant la faute sur Hérode Antipas qui l'avait forcé à le faire.
Les Actes de Pilate affirmaient que Pilate avait en fait envoyé un rapport détaillé de la crucifixion à Tibère et au Sénat romain. Les Pères de l'Église du 2e siècle de notre ère, Justin Martyr (alias Justin de Naplouse) et l'évêque Tertullien, affirmèrent tous deux l'avoir lu. Ces Actes auraient contenu une lettre de Tibère à Pilate, qui le condamnait pour la crucifixion de Jésus. Tibère aurait tenté de convaincre le Sénat romain de faire de Jésus un dieu, mais celui-ci aurait refusé. Tibère aurait alors fait exécuter Pilate pour son crime. Juste avant qu'il ne soit décapité, une voix venue du ciel l'aurait proclamé "bienheureux" et lui aurait annoncé qu'il serait réuni avec Jésus lors de la seconde venue. Les communautés chrétiennes orientales étaient généralement plus positives, affirmant que Pilate et sa femme étaient devenus chrétiens et que, dans certaines versions, ils étaient morts en martyrs. Les textes occidentaux ont conservé un rôle plus infâme, affirmant que Pilate se suicida parce qu'il avait compris trop tard que Jésus était le fils de Dieu.
Dans le Livre du Coq de l'Antiquité tardive (conservé en éthiopien et traduit en arabe), Pilate et sa femme deviennent chrétiens après que Jésus eut guéri leurs filles de leur surdité. Pilate fut contraint par les Juifs d'exécuter Jésus, mais Jésus pardonna Pilate pour cette action. Dans une version plus négative, le Mors Pilati (vers le 6e siècle) prétend que Pilate fut forcé de se suicider et que son corps fut jeté dans le Tibre, où il fut entouré de démons et de tempêtes. Selon cette légende, le corps fut ensuite retiré de l'eau et jeté dans le lac des Quatre-Cantons en Suisse.
L'Évangile apocryphe de Joseph d'Arimathie, datant du Moyen Âge, et l'Évangile de Nicodème ont tous deux inclus leurs conversations avec Pilate. Dans la version évangélique, ces deux hommes étaient membres du Sanhédrin et admirateurs secrets de Jésus. Dans le système pénal romain, les traîtres condamnés étaient privés des rituels funéraires appropriés. Les corps étaient laissés sur les croix, puis jetés dans un fossé. En tant qu'homme riche, Joseph demanda le corps à Pilate (avec une allusion à un pot-de-vin). Joseph et Nicodème fournirent les vêtements funéraires pour les femmes.
En 325 de notre ère, Constantin Ier (r. de 306 à 337 de notre ère) organisa le premier concile de Nicée qui accepta le Credo de Nicée, ou une liste de croyances pour tous les chrétiens (orthodoxes). La phrase "mort sous Ponce Pilate" fut ajoutée pour valider les événements historiques de la souffrance, de la mort et de la résurrection de Jésus.
Pilate dans l'art
L'une des plus anciennes représentations de Pilate figure sur un sarcophage chrétien datant de 330 de notre ère. La plupart des représentations le montrent en tant que représentant de Rome, assis sur le siège curule. La scène du "lavage des mains" est également devenue populaire. Au 11e siècle, dans la tradition occidentale, des représentations de Pilate avec des traits juifs furent adoptées, et parfois avec le diable à proximité tentant de l'influencer.
Une plaque de bois connue sous le nom de Titulus Crucis est conservée dans l'église de la Sainte-Croix (Santa Croce) à Rome. Elle aurait fait partie des reliques que la mère de Constantin, Hélène de Constantinople, aurait découvertes à Jérusalem lors de son pèlerinage en 324 de notre ère.
La Scala Sancta (escalier sacré) est une chapelle située en face du palais du Latran à Rome. La tradition catholique prétend qu'Hélène trouva, puis apporta l'escalier où Pilate avait jugé et condamné Jésus. Composé de 28 marches de marbre, les pèlerins doivent monter l'escalier à genoux.
On attribue également à Hélène la création de la Via Dolorosa ("le chemin de la souffrance") dans la vieille ville de Jérusalem, qui met en évidence des détails spécifiques des épreuves et des souffrances de Jésus. Le circuit commence par ce que l'on pense être le prétoire du gouverneur, c'est-à-dire les quartiers ou la résidence officiels, très probablement rattachés à la forteresse Antonia. Les sites suivants sont l'église de la Flagellation, l'église de l'Imposition de la Croix et l'église de l'Ecce Homo. Les processions se terminent à l'église du Saint-Sépulcre. Les églises catholiques franciscaines commencèrent à reproduire les événements au XVIIe siècle par un rituel qui devint le chemin de croix pendant le Carême et le Vendredi saint. Chacune des stations est représentée dans l'art, et à chacune le participant récite le chapelet.
Les pièces médiévales sur la passion reconstituaient les procès et la crucifixion de Jésus, où Pilate devenait souvent le personnage le plus central. Des répliques et du pathos avaient été ajoutés au rôle de la femme de Pilate, et des conversations entre les grands prêtres, Annas et Caïphe, avaient été insérées. Dans les versions positives, Pilate avait tenté de convaincre les grands prêtres de reprendre les trente pièces d'argent que Judas avait reçues pour avoir trahi Jésus après avoir eu des remords, mais ils avaient refusé. Dans les versions négatives, Pilate humilia Judas en refusant d'en faire un serviteur dans sa maison, puis le poussa au suicide.
Ponce Pilate reste un personnage central dans les versions hollywoodiennes de l'histoire des évangiles. Les acteurs hollywoodiens le présentent comme compatissant ou malveillant, selon le scénario et la version du réalisateur.