Guerre de la Cinquième Coalition

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 août 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Battle of Abensberg, 20 April 1809 (by Jean-Baptiste Debret, Public Domain)
Bataille d'Abensberg, 20 avril 1809
Jean-Baptiste Debret (Public Domain)

La guerre de la Cinquième Coalition (1809) fut un conflit majeur des guerres napoléoniennes (1803-1815) qui se déroula principalement en Europe centrale entre le Premier Empire français et ses États clients et l'Empire autrichien, soutenu par le Royaume-Uni. Ce conflit de six mois fut la dernière guerre victorieuse de la carrière de l'empereur Napoléon Ier (r. de 1804 à 1814 ; 1815).

Auparavant, l'Autriche avait subi plusieurs défaites majeures face à Napoléon en 1797, 1800 et 1805 et avait été contrainte d'abandonner une grande partie de ses terres et de son influence en Europe centrale. Désireux de reconquérir les territoires perdus, les Autrichiens reformèrent leur armée et envahirent le royaume de Bavière, le plus puissant allié allemand de Napoléon, le 10 avril 1809. Bien que les Français aient été pris par surprise, l'offensive autrichienne démarra lentement, ce qui permit à Napoléon de concentrer ses forces et de remporter une série de victoires au cours de la manœuvre de Landshut qui dura une semaine. Le 13 mai, Napoléon s'empara de la capitale autrichienne, Vienne et se prépara à traverser le Danube pour achever l'armée des Habsbourg dirigée par l'archiduc Charles d'Autriche. Cependant, l'archiduc Charles attaqua alors que les Français traversaient le fleuve; la bataille d'Essling (21-22 mai) qui s'ensuivit marqua la première défaite de Napoléon en dix ans.

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Napoléon fut contraint de se replier sur Vienne, où il rassembla son armée, et tenta une seconde traversée un mois plus tard. Ayant appris de ses erreurs, Napoléon remporta la bataille de Wagram (5-6 juillet), la plus grande bataille de l'histoire européenne jusqu'alors. Quelques jours plus tard, l'archiduc Charles demanda un armistice et la paix fut conclue par le traité de Schönbrunn (14 octobre), qui vit l'Autriche céder de vastes territoires représentant 20 % de sa population. La paix fut scellée par le mariage de Napoléon avec la princesse autrichienne Marie Louise en 1810. La guerre connut également plusieurs fronts secondaires en Italie, en Pologne et en Hollande, et coïncida avec une importante rébellion anti-napoléonienne au Tyrol qui se solda par un échec.

Origines de la guerre

Après l'humiliante défaite d'Austerlitz, les Habsbourg furent privés des régions qui constituaient autrefois le cœur de leur empire.

Après son humiliante défaite à la bataille d'Austerlitz (2 décembre 1805), l'Empire autrichien fut contraint de céder la plupart de ses territoires en Italie et en Allemagne du Sud, ainsi que le Tyrol, qui fut attribué à la Bavière, fidèle alliée de Napoléon. D'un seul coup, les Habsbourg se virent privés de régions qui constituaient autrefois le cœur de leur empire, et de nombreux ministres importants à Vienne en voulaient à Napoléon pour cette perte. Au cours des trois années suivantes, un parti de la guerre se développa autour de l'impératrice consort Marie Louise Béatrice d'Autriche-Este, avec la participation de fonctionnaires puissants comme le ministre des Affaires étrangères Johann Philipp Stadion. Ce parti de la guerre était convaincu que Napoléon cherchait à détrôner les Habsbourg et à absorber l'Empire autrichien, et que leur seule chance de survie était de frapper Napoléon en premier. L'occasion se présenta en 1808, lorsque des centaines de milliers de soldats français furent déployés en Ibérie pour participer à la guerre péninsulaire (1807-1814). La présence militaire de la France en Allemagne ayant fortement diminué, Stadion entreprit de mettre sur pied une cinquième coalition anti-française.

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Il s'adressa d'abord au Royaume-Uni qui accepta de verser à l'Autriche une importante subvention. Stadion envoya ensuite des émissaires en Prusse et en Russie, mais ces deux nations refusèrent de se joindre à la lutte contre Napoléon. La Prusse venait de perdre la moitié de ses territoires après sa défaite lors de la guerre de la quatrième coalition et était convaincue qu'une nouvelle défaite la rayerait de la carte. La Russie était un allié de la France, comme le stipulaient les traités de Tilsit, et n'était pas prête à trahir l'alliance pour l'instant. Toutefois, les ministres de chaque nation adressèrent discrètement des mots d'encouragement aux émissaires autrichiens, un officiel prussien faisant même remarquer qu'"une seule victoire et l'univers se soulèvera contre Napoléon" (Mikaberidze, 307). En effet, la conviction qu'un soulèvement de masse était imminent dans l'Allemagne occupée par les Français et qu'il ne demandait qu'à être déclenché semblait largement répandue. Fort de cette hypothèse, l'empereur François Ier d'Autriche ordonna à son frère, l'archiduc Charles, de mobiliser l'armée pour la guerre.

Archduke Charles of Austria, 1819
Archiduc Charles d'Autriche, 1819
Thomas Lawrence (Public Domain)

L'archiduc Charles avait été nommé commandant en chef des forces des Habsbourg après Austerlitz et avait passé trois ans à réformer l'armée autrichienne. Ayant combattu les Français depuis 1793, Charles connaissait les caractéristiques de l'efficacité des armées françaises et cherchait à les appliquer à sa propre armée. L'une de ces réformes fut la mise en place du système des corps d'armée qui devait permettre à l'armée autrichienne de bénéficier d'une plus grande flexibilité. Neuf corps de ligne et deux corps de réserve furent ainsi créés. Charles adopta également un système de conscription de masse à la française par le biais de sa nouvelle milice, la Landwehr, qui permit à 180 000 hommes âgés de 18 à 45 ans dans les provinces germanophones de l'empire d'être enrôlés pour compléter l'armée régulière forte de 340 000 hommes. Cependant, les tactiques autrichiennes restaient archaïques et le système des corps d'armée manquait d'officiers correctement formés. Charles demanda à son frère plus de temps pour achever ses réformes, mais l'empereur François refusa, estimant qu'ils n'auraient jamais de meilleure occasion de détruire Napoléon.

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Le renforcement des forces autrichiennes ne passa pas inaperçu aux yeux de Napoléon qui commença à lever une nouvelle armée au début de l'année 1809. La plupart de ces 230 000 hommes étaient des recrues françaises ou des troupes allemandes de la Confédération du Rhin, alliée de la France. Surnommée l'armée d'Allemagne, cette force fut envoyée à l'est du Rhin pour décourager l'agression autrichienne. Napoléon rappela certains de ses meilleurs maréchaux d'Espagne pour commander le corps; le commandement général de l'armée fut confié au chef d'état-major de l'empereur, le maréchal Louis-Alexandre Berthier. Napoléon pensait que la présence de cette armée en Allemagne dissuaderait l'Autriche d'attaquer au moins jusqu'en mai. Il fut donc surpris d'apprendre que l'archiduc Charles avait envahi la Bavière le 10 avril 1809 avec 200 000 hommes. La guerre de la Cinquième Coalition avait commencé.

Guerre sur le Danube

Si le maréchal Berthier était un brillant chef d'état-major, il était moins doué pour le commandement des armées. Dès qu'il apprit l'invasion autrichienne, Berthier paniqua, ordonna à ses troupes des marches et des contre-marches inutiles et interpréta mal les ordres que Napoléon lui griffonnait à la hâte. En conséquence, l'armée était dangereusement dispersée, avec des corps d'armée éparpillés entre Augsbourg et Munich, et le IIIe corps d'armée du maréchal Louis-Nicolas Davout isolé loin devant l'armée à Ratisbonne, vulnérable à l'encerclement. Cette situation aurait pu être désastreuse pour les Français, mais l'offensive autrichienne démarra péniblement et perdit l'avantage de la surprise. Lorsque l'armée de Charles franchit l'Isar le 17 avril, Napoléon arriva et prit le commandement à la place de Berthier qui fut relevé.

La principale priorité de Napoléon était de concentrer son armée. Il ordonna à Davout de quitter Ratisbonne et de rejoindre le corps bavarois du maréchal François-Joseph Lefebvre près d'Abensberg; Davout et Lefebvre bloqueraient l'avance autrichienne pendant que le reste de l'armée française marcherait vers Landshut pour menacer l'arrière de l'Autriche. Le 19 avril, Davout sortit de Ratisbonne et réussit à faire la jonction avec Lefebvre, après avoir repoussé un assaut autrichien à la bataille de Teugen-Hausen. Le lendemain, l'armée principale de Napoléon battit le Vème corps autrichien à la bataille d'Abensberg, causant 10 000 pertes autrichiennes. Les Français s'emparèrent de Landshut le 21 avril, mais ils eurent à peine le temps de savourer leur victoire qu'ils apprirent que les 36 000 hommes de Davout et Lefebvre se défendaient contre 75 000 Autrichiens près d'Eckmühl. Napoléon fonça vers le nord et battit l'archiduc Charles à la bataille d'Eckmühl (22 avril). Les Autrichiens se replièrent derrière les murs médiévaux de Ratisbonne, mais le maréchal français Jean Lannes escalada les murs et força Charles à se retirer plus loin, au-delà du Danube. La manœuvre de Landshut, qui dura une semaine, fut un succès français, d'autant plus impressionnant que l'armée napoléonienne était composée en grande partie de conscrits.

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Storming of Ratisbon, April 1809
Prise de Ratisbonne, avril 1809
Charles Thévenin (Public Domain)

Au lieu de poursuivre Charles, Napoléon choisit de marcher vers la capitale autrichienne non défendue et s'empara de Vienne le 13 mai. L'empereur François avait évacué la ville et Charles rallia son armée qui était maintenant campée de l'autre côté du Danube, au nord et à l'est de Vienne. Conscient que tout retard ne pouvait que profiter aux Autrichiens, Napoléon passa à l'offensive. Le 20 mai, il fit construire un pont sur l'île de Lobau et commença à faire traverser le Danube à son armée. Les premiers éléments de son armée traversèrent sans encombre et occupèrent les villes d'Aspern et d'Essling. Cependant, les tentatives pour faire passer le reste de l'armée furent contrariées par la montée des eaux et par les Autrichiens, qui firent flotter des barges sur le fleuve pour percer des trous dans le pont.

Napoléon se retrouva alors dans une position délicate, avec son armée à cheval sur les deux rives du fleuve. Charles profita de l'occasion pour attaquer, déclenchant la sanglante bataille d'Aspern-Essling. Après deux jours de combat, Napoléon constata qu'il n'était pas en mesure de faire traverser le reste de son armée et se vit contraint d'ordonner la retraite, marquant ainsi sa première grande défaite en dix ans. Les Autrichiens payèrent un lourd tribut à leur victoire, ayant perdu environ 23 000 hommes, tandis que les Français en perdirent autant, y compris le précieux maréchal Lannes. Alors que l'armée de Napoléon pansait ses plaies à Vienne, Charles choisit de ne pas la poursuivre, et une accalmie s'installa dans la campagne du Danube.

Fronts italien, polonais et néerlandais

Alors que la campagne principale de la guerre se déroulait en Allemagne, des campagnes secondaires étaient menées ailleurs. Lorsque l'archiduc Charles lança l'invasion principale de la Bavière, son frère cadet, l'archiduc Jean, envahit le nord de l'Italie avec 50 000 soldats réguliers et peut-être autant de Landwehr. Jean se heurta à l'opposition des troupes françaises et italiennes dirigées par le beau-fils de Napoléon, Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie. Le 16 avril, l'archiduc Jean repoussa une attaque franco-italienne à la bataille de Sacile, obligeant Beauharnais à se retirer au-delà de l'Adige. Beauharnais ne tarda pas à panser ses plaies et attaqua à nouveau Jean dans une série d'engagements peu concluants près de Caldiero (27-30 avril). Jean reçut la nouvelle de la défaite de son frère en Bavière et décida d'aller défendre Vienne; Beauharnais le poursuivit et remporta une victoire sur les Autrichiens à la rivière Piave (8 mai). Cette défaite obligea Jean à se retirer en Autriche intérieure, où il fut à nouveau battu par Beauharnais à la bataille de Raab (14 juin). Cette fois, l'armée meurtrie de Jean se replia sur Presburg (l'actuelle Bratislava), tandis que Beauharnais menait ses 23 000 hommes rejoindre son beau-père à Vienne.

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Pendant ce temps, la Pologne était envahie par une armée autrichienne dirigée par un autre frère Habsbourg, l'archiduc Ferdinand. La tâche de Ferdinand consistait à vaincre le Grand-Duché de Varsovie, un État client français nouvellement créé, avant de traverser l'Elbe pour attaquer les arrières de la France. Lors de la bataille de Raszyn (19 avril), les Autrichiens vainquirent une armée polonaise nouvellement levée, dirigée par le prince Józef Poniatowski, et occupèrent Varsovie quatre jours plus tard. Cependant, Poniatowski marcha le long de la Vistule et envahit la Galicie autrichienne, forçant la reddition de plusieurs garnisons autrichiennes et mettant en place une administration polonaise. Ferdinand fut contraint d'abandonner Varsovie le 1er juin pour faire face à la menace polonaise, et les Polonais reprirent leur capitale une semaine plus tard. Le 10 juin, une armée russe entra en Galicie; bien que les Russes aient techniquement été alliés à Napoléon, le général Golitsyn reçut l'ordre de ne pas engager l'armée autrichienne. En fait, les Russes semblaient plus hostiles à leurs supposés alliés polonais, ce qui amena Poniatowski à se plaindre à Napoléon. Néanmoins, les Autrichiens furent expulsés de Pologne et de Galicie à la fin du mois de juin.

Battle of Raszyn
Bataille de Raszyn
January Suchodolski (Public Domain)

Un autre front s'ouvrit en Hollande, lorsqu'un corps expéditionnaire britannique de 37 000 hommes débarqua à Walcheren le 30 juillet. Commandée par John Pitt, 2e comte de Chatham, l'expédition de Walcheren avait pour but d'alléger la pression exercée par l'Autriche et d'encourager les Habsbourg à poursuivre le combat. Cependant, l'expédition démarra lentement en raison d'un mauvais commandement et dut bientôt faire face à une force franco-hollandaise de 40 000 hommes. Les Britanniques restèrent en Hollande pendant plusieurs semaines, mais souffrirent rapidement d'une combinaison mortelle de malaria et de typhus connue sous le nom de "fièvre de Walcheren"; alors que seuls 106 soldats britanniques moururent au combat pendant l'expédition, environ 4 000 d'entre eux furent tués par la maladie. Le 30 septembre, l'expédition ratée fut annulée et l'armée de Chatham fut évacuée.

Soulèvements

Bien qu'il n'y ait pas eu de soulèvement allemand massif, comme l'avait espéré la cour des Habsbourg, des poches de résistance anti-napoléonienne éclatèrent. L'exemple le plus célèbre fut celui du Tyrol, qui avait longtemps fait partie du royaume des Habsbourg jusqu'à ce qu'il n'ait été cédé à la Bavière dans le cadre du traité de Presbourg (1805). Les paysans tyroliens détestaient leurs nouveaux suzerains franco-bavarois, qui fermaient les assemblées locales, imposaient de nouveaux impôts et enrôlaient les Tyroliens pour combattre dans les armées napoléoniennes. Lorsque l'archiduc Charles envahit la Bavière en avril 1809, les Tyroliens saisirent l'occasion de se rebeller. Menés par un aubergiste nommé Andreas Hofer, les rebelles surprirent et submergèrent les garnisons bavaroises de Sterzing et d'Innsbruck, faisant 6 000 prisonniers et prenant d'importantes quantités de provisions. Le 10 mai, les Bavarois reprirent Innsbruck mais ne l'occupèrent que dix jours avant que Hofer ne reprenne la lutte et ne remporte une grande victoire lors de la seconde bataille de Bergisel (29 mai).

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Tyrol Rebellion of 1809
Rébellion tyrolienne de 1809
Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie / Jörg P. Anders (Public Domain)

À moment-là, Napoléon se concentrait sur la défaite de l'archiduc Charles et n'avait pas les moyens d'envoyer des troupes pour écraser la rébellion tyrolienne. La rébellion continua donc de s'étendre, débordant même sur l'Italie, où des révoltes similaires éclatèrent dans les anciennes provinces vénitiennes et en Émilie-Romagne. Avec le soutien de la Landwehr autrichienne, les Tyroliens parvinrent à libérer leur pays de l'occupation bavaroise en juillet. Cependant, les termes de l'armistice de Znaim stipulaient que les Autrichiens devaient évacuer le Tyrol, laissant les rebelles se battre seuls. En août, le maréchal français Lefebvre envahit le Tyrol avec 40 000 soldats franco-bavarois, et les rebelles se lancèrent dans une campagne de guérilla dans les montagnes. Bien que les Tyroliens aient remporté des victoires à Sterzing (6-9 août) et à la troisième bataille de Bergisel (13 août), ils finirent par être submergés par les Franco-Bavarois et vaincus. De nombreux rebelles acceptèrent d'être amnistiés, mais ceux qui résistèrent furent impitoyablement pourchassés. Hofer lui-même fut capturé et exécuté le 10 février 1810. Les révoltes italiennes furent écrasées de la même manière à peu près à la même époque.

Une autre révolte importante eut lieu dans le nord de l'Allemagne, où le major Ferdinand von Schill, un officier prussien renégat, tenta de provoquer un soulèvement à grande échelle. À la tête de son régiment de hussards, Schill quitta Berlin le 28 avril et remporta une petite victoire contre une force franco-occidentale au sud de Magdebourg. Cependant, Schill fut pris en chasse par une force néerlandaise et danoise alliée à la France et fut tué au combat à Stralsund, devenant ainsi un martyr pour le mouvement de libération allemand. Un autre leader allemand anti-napoléonien était le duc Frédéric-Guillaume de Brunswick-Oels qui avait été destitué de son duché par Napoléon en 1807 et dont le père avait été tué à la bataille d'Iéna-Auerstedt. Brunswick leva un corps de volontaires qui portait un uniforme noir et l'insigne " Totenkopf " ("tête de mort"); son corps serait connu sous le nom de "légion noire". Brunswick battit plusieurs forces saxonnes et westphaliennes et aida les Autrichiens à s'emparer de la capitale saxonne, Dresde. La légion noire de Brunswick refusa de reconnaître l'armistice de Znaim et continua à combattre les Français en Ibérie, au service de l'armée britannique.

Wagram et la paix

En juillet, Napoléon concentra près de 160 000 soldats à Vienne et beaucoup d'autres étaient en route. Il décida qu'il était temps de tenter une nouvelle traversée du Danube et commença à déplacer de grandes quantités d'hommes sur l'île de Lobau. Ayant appris de ses erreurs, Napoléon réussit à faire traverser le fleuve à la majeure partie de son armée dans la nuit du 4 au 5 juillet, tandis que les Autrichiens prenaient des positions défensives sur les hauteurs derrière la rivière Russbach. Le matin du 5 juillet, Napoléon ordonna un assaut général qui marqua le début de la bataille de Wagram, la plus grande bataille de l'histoire européenne jusqu'alors. Les deux jours de combats sanglants qui suivirent firent 32 000 victimes françaises et 37 000 autrichiennes, mais se soldèrent par une victoire à la Pyrrhus pour Napoléon. L'archiduc Charles se retira des hauteurs et se replia sur Znaim, où il fut attaqué par les troupes françaises commandées par Auguste de Marmont les 10 et 11 juillet. Charles n'avait plus envie de se battre et accepta l'armistice de Znaim le 12 juillet, mettant fin aux hostilités entre les armées française et autrichienne.

Battle of Wagram
Bataille de Wagram
Horace Vernet (Public Domain)

Ce fut le début de longs mois de négociations entre Napoléon et le prince Klemens von Metternich, brillant diplomate autrichien. Napoléon ayant perdu Aspern-Essling et n'ayant pas réussi à détruire l'armée de Charles à Wagram, Metternich disposait d'un certain pouvoir et parvint à obtenir des conditions plus favorables pour l'Autriche, en conservant la plupart des terres héréditaires des Habsbourg. Néanmoins, lorsque le traité de Schönbrunn fut signé le 14 octobre 1809, l'Autriche paya un lourd tribut en cédant à la France la Carinthie, les Carpates et tous ses ports adriatiques, perdant ainsi l'accès à la mer Méditerranée. L'Autriche dut également céder la Galicie occidentale au duché de Varsovie et le district de Tarnopol à la Russie; au total, les Habsbourg perdirent 3 millions de sujets avec ces cessions. L'empereur François fut également contraint de payer une indemnité de guerre de 85 millions de francs, d'adhérer au blocus continental contre la Grande-Bretagne et de reconnaître le frère de Napoléon, Joseph Bonaparte, comme roi d'Espagne.

Tout en négociant la paix, Metternich orchestra le mariage de Napoléon avec l'archiduchesse Marie-Louise, la fille de l'empereur François. Il assura ainsi la survie des Habsbourg en liant leur lignée à celle de Napoléon. Cependant, les Habsbourg n'auraient pas à craindre Napoléon bien longtemps, ses performances lors de la campagne de 1809 laissaient à penser qu'il n'était plus dans la force de l'âge. En fait, la guerre de la cinquième coalition serait son dernier triomphe. Trois ans plus tard, l'invasion de la Russie par Napoléon se terminerait par un désastre, conduisant toute l'Europe à s'unir contre lui lors de la guerre de la sixième coalition (1813-1814).

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Questions & Réponses

Quand eut lieu la guerre de la cinquième coalition ?

La guerre de la Cinquième Coalition se déroula du 10 avril au 14 octobre 1809, pendant les guerres napoléoniennes (1803-1815).

Quelle fut la cause de la guerre de la cinquième coalition ?

La guerre de la Cinquième Coalition fut provoquée par le désir de l'Autriche de récupérer les terres et le statut qu'elle avait perdus lors de ses précédentes défaites contre Napoléon.

Qu'est-ce que la guerre de la cinquième coalition ?

La guerre de la Cinquième Coalition est un conflit de six mois pendant les guerres napoléoniennes en 1809, qui opposa principalement les empires français et autrichien en Europe centrale. C'est la dernière guerre réussie de la carrière de Napoléon et elle conduisit à son mariage avec Marie-Louise d'Autriche.

Qui gagna la guerre de la cinquième coalition ?

Napoléon remporta la guerre de la Cinquième Coalition; ce fut sa dernière guerre victorieuse.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, août 18). Guerre de la Cinquième Coalition [War of the Fifth Coalition]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22104/guerre-de-la-cinquieme-coalition/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Guerre de la Cinquième Coalition." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le août 18, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22104/guerre-de-la-cinquieme-coalition/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Guerre de la Cinquième Coalition." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 août 2023. Web. 20 nov. 2024.

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