Gustav Holst

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 07 juin 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Gustav Holst, 1921 (by National Portrait Gallery, Public Domain)
Gustav Holst, 1921
National Portrait Gallery (Public Domain)

Gustav Holst (1874-1934) était un compositeur britannique d'origine suédoise, surtout connu pour sa suite orchestrale dramatique Les Planètes, jouée pour la première fois en public en 1919. Holst composa également plusieurs opéras, écrivit des œuvres chorales sacrées telles que The Hymn of Jesus, et était un grand collectionneur de chansons folkloriques.

Jeunesse

Gustav Holst vit le jour à Cheltenham le 21 septembre 1874, où ses parents, d'origine suédoise, s'étaient installés. Le père de Gustav était organiste et professeur de piano à Cheltenham. Gustav poursuivit l'intérêt familial pour la musique, apprit le piano et dirigea la chorale locale. Son talent musical s'épanouit et, en 1895, Gustav obtint une bourse pour étudier au Royal College of Music de Londres. La famille Holst n'avait que des moyens modestes, et la bourse - obtenue à la deuxième tentative - était une vraie nécessité pour que Gustav puisse élargir sa formation musicale. Il étudia le trombone, un instrument qu'il utiliserait pour gagner sa vie, en apprenant à d'autres à en jouer et en se produisant dans des fanfares de bord de mer et comme membre de l'orchestre de l'Opéra Carl Rosa de Londres.

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Après avoir obtenu son diplôme, Holst devint professeur de musique à Londres. En 1903, il s'installa à Dulwich où il enseigna la musique dans une école de filles, poste qu'il occuperait jusqu'en 1920. En 1905, Holst devint également directeur de la musique à la St. Paul's School for Music à Hammersmith. Holst était très attaché à l'enseignement; il resta à St. Paul jusqu'à la fin de sa vie, mais il occupa simultanément d'autres postes d'enseignement, notamment celui de directeur musical au Morley College for Working Men and Women à Londres (1907-24) et celui de professeur de musique à l'université de Reading. En outre, Holst trouva le temps de revenir enseigner la composition au Royal College of Music.

Holst s'intéressait beaucoup au mysticisme et aux anciennes idées religieuses du sous-continent indien.

Influences musicales

Holst commença à composer sérieusement au cours de la première décennie du XXe siècle, travaillant généralement dans sa chambre à la St. Paul's School. En dehors de ses heures de cours, Holst n'avait pas beaucoup de temps pour composer, mais il consacrait les week-ends et les vacances scolaires à cet aspect de sa carrière. Holst déclara un jour: "Ne composez jamais rien à moins que le fait de ne pas le faire ne devienne une nuisance positive pour vous" (Wade-Matthews, 444). Holst fut particulièrement influencé par la musique folklorique anglaise, comme en témoigne la suite orchestrale A Somerset Rhapsody, achevée en 1907. D'autres compositeurs influencèrent également Holst, notamment les œuvres dramatiques et très novatrices d'Igor Stravinsky (1882-1971) et d'Arnold Schoenberg (1874-1951).

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Western Classical Music, c. 1700-1950
Musique classique occidentale, vers 1700-1950
Simeon Netchev (CC BY-NC-SA)

Un autre centre d'intérêt de Holst était le mysticisme et les idées religieuses anciennes du sous-continent indien, thèmes que l'on retrouve dans nombre de ses œuvres chorales et opéras comme Sāvitri (composé en 1908, mais qui ne fut joué qu'en 1916). Le premier succès de Holst en 1905 fut The Mystic Trumpeter, d'inspiration religieuse, qui fut joué au Queen's Hall de Londres. Holst apprit à lire le sanskrit, ce qui lui permit de reprendre des éléments d'hymnes du Rig Veda, l'un des quatre textes sacrés hindous qui constituent les Vedas, et de les mettre en musique pour un orchestre et un chœur. Entre 1908 et 1912, le compositeur créa quatre groupes de chansons aujourd'hui collectivement intitulées Choral Hymns from the Rig Veda.

La première exécution publique des Planètes fut dirigée par Adrian Boult.

Holst se maria et installe sa famille dans la maison familiale à Richmond. Sa fille, Imogen, vit le jour en 1907 et devint par la suite une compositrice de renom. En 1908, la famille déménagea à Barnes, dans le sud de Londres. En dehors de la musique et mysticisme Holst s'intéressait également à l'astrologie. Holst devint un fervent étudiant en la matière, et son bon ami, l'écrivain Clifford Bax (1886-1962), nota que Holst "devint un habile lecteur d'horoscopes" (Burton). Ce hobby était peut-être une exception à la règle du compositeur selon laquelle "je n'étudie que les choses qui me suggèrent de la musique"(ibid), bien que même ici, l'importance des mouvements planétaires dans les prédictions astrologiques crée un lien évident avec l'œuvre la plus célèbre du compositeur, Les Planètes.

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Les Planètes

Les Planètes est le chef-d'œuvre de Holst, une suite orchestrale en sept mouvements. Elle fut composée entre 1914 et 1916, au milieu de la Première Guerre mondiale (1914-1918).

Les sept mouvements, tous intitulés d'après des dieux et des déesses de la mythologie romaine, sont les suivants:

  • Mars, l'annonciateur de la guerre
  • Vénus, l'annonciatrice de la paix
  • Mercure, le messager ailé
  • Jupiter, le porteur de joie
  • Saturne, le porteur de la vieillesse
  • Uranus, le magicien
  • Neptune, le mystique

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La suite a un "rythme impitoyable de cinq mesures" (Sadie, 339), et l'ensemble de l'œuvre est écrit pour un orchestre gigantesque afin de créer un mur sonore parfois écrasant. Les mouvements alternent en termes de contrastes de styles, plus clairement et dramatiquement entendus dans les mouvements d'ouverture et de clôture. Mars et Vénus sont des dieux complémentaires dans la mythologie (et aussi dans l'astrologie), et ici Holst oppose le drame implacable de la guerre à la paix presque onirique qui suit une telle agitation. Dans le même ordre d'idées, les mouvements de Mercure et de Jupiter sont des scherzos contrastés, le premier étant extrêmement vif et rappelant la description souvent utilisée de Mercure dans l'Antiquité, à savoir "au pied léger". Le second scherzo a une progression musicale beaucoup plus sobre qui rappelle un Jupiter nettement royal, le roi des dieux romains qui règne ici dans la position centrale de la suite. Le mouvement préféré de Holst était Saturne, nommé d'après le dieu associé au temps qui passe. Les deux derniers mouvements abordent la fin du cycle naturel de la vie et présentent un final ambigu caractéristique qui, par son utilisation novatrice du chœur, contemple l'infini. Selon la Classical Music Encyclopedia, Holst utilise ici la voix humaine d'une manière très inhabituelle, "simplement comme une sonorité" pour donner un "effet éthéré" (Sadie, 339). Comme l'a noté J. Caldwell, la popularité de la pièce a "eu tendance à occulter sa totale originalité" (cité dans Steen, 874).

Les Planètes furent jouées pour la première fois en 1918 devant un public privé et furent présentées au public l'année suivante, bien que les mouvements de Vénus et de Neptune aient été omis. La première exécution publique fut dirigée par Adrian Boult (1889-1983). La première exécution des sept mouvements tous ensemble eut lieu en 1920. Holst était enfin reconnu en tant que compositeur de premier plan. Le mouvement Mars devint ensuite particulièrement populaire dans les bandes originales de films et de programmes télévisés et servit notamment de générique à la série télévisée de science-fiction des années 1950 The Quartermass Experiment. En revanche, une partie de la musique du mouvement Jupiter fut réutilisée pour l'hymne I Vow to Thee, My Country, dont les paroles ont été écrites par Cecil Spring Rice.

Autres œuvres

Après le succès des Planètes, Holst s'enfonça dans le mysticisme, comme en témoignent des œuvres telles que The Hymn of Jesus (considéré comme son chef-d'œuvre choral) et Ode to Death (composées respectivement en 1917 et 1919), toutes deux des œuvres sacrées pour chœur et orchestre. Holst continua à écrire des opéras tels que la comédie en un acte The Perfect Fool, créée en 1923 à Covent Garden, à Londres. Holst écrivit à la fois la musique et le livret, et il adapta la musique de ballet de l'opéra en une œuvre orchestrale autonome. Il y eut également l'opéra Falstaffien At the Boar's Head, mis en scène à Manchester en 1925, et The Wandering Scholar, dont la première eut lieu à Liverpool en 1934.

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Gustav Holst by Rothenstein
Gustav Holst de Rothenstein
William Rothenstein (Public Domain)

Le poème symphonique Egdon Heath de Holst, composé en 1927, s'inspire du roman Le retour du natif de Thomas Hardy (1840-1928), paru en 1878. Holst sous-titra même son poème "Hommage à Hardy". Illustrant la réputation internationale croissante de Holst, l'œuvre fut commandée et puis jouée pour la première fois par l'Orchestre symphonique de New York en 1928.

Holst écrivit pour d'autres genres, notamment des œuvres pour fanfares, comme A Moorside Suite (1928) et Hammersmith (1930-31), un scherzo pour fanfares militaires. Paul's (1913) - conçue pour être jouée par un orchestre de jeunes - et Brook Green (1933), ainsi que deux Concerts pour violon. Holst était assurément polyvalent et composa même le chant de Noël In the Bleak Mid-Winter sur des paroles tirées d'un poème de Christina Georgina Rossetti. Ce chant fut publié pour la première fois en 1906. Holst s'intéressait également beaucoup à la musique folklorique et devint un grand collectionneur et catalogueur de chansons folkloriques, une entreprise qu'il mena avec son collègue compositeur Ralph Vaughan Williams (1872-1958). Holst et Williams étaient devenus amis lorsqu'ils étaient tous deux étudiants au Royal College of Music. En 1929, Holst mit en musique 12 poèmes de Humbert Wolfe, et en 1930-31, il répéta l'idée en utilisant 12 chansons folkloriques galloises.

Principales œuvres de Holst

Les œuvres les plus importantes composées par Gustav Holst sont les suivantes (les dates de composition sont indiquées entre parenthèses):

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A Somerset Rhapsody - suite orchestrale (1906-7)
Sāvitri - opéra (1908)
Paul 's - suite pour cordes (1913)
Les Planètes - suite orchestrale (1916)
L'hymne de Jésus (1917)
Ode à la mort (1919)
The Perfect Fool - musique d'opéra et de ballet (1922)
Concerto fugué (1923)
At the Boar's Head - opéra (1924)
Symphonie chorale (1925)
Egdon Heath - poème symphonique (1927)
A Moorside Suite - suite pour fanfare (1928)
Concert pour deux violons (1929)
The Wandering Scholar - opéra (1929-30)
Hammersmith - scherzo pour fanfare ou orchestre militaire (1930-31)
Choral Fantasia - pour soprano, chœur, orgue et orchestre (1930)
Brook Green - suite pour cordes (1933)
Lyric Movement - suite pour alto et orchestre de chambre (1933)

Holst & Vaughan Williams
Holst et Vaughan Williams
William Gillies Whittaker (Public Domain)

Mort et héritage

Holst connut quelques problèmes de santé à partir des années 1920: "Il souffrait d'une mauvaise vue et d'une névrite au bras, et sa santé fut davantage affectée par une chute en 1923" (Arnold, 871). Ces problèmes eurent une conséquence directe sur la façon dont Holst composa sa musique, comme l'explique le critique musical Michael Kennedy:

L'effet sur sa musique a été qu'elle fut réduite à l'essentiel: l'effort d'écriture l'a contraint à une économie artistique qui, selon certains, a été poussée trop loin... l'austère bitonalité du Concerto fugué (1923) et du Double concerto pour deux violons (1929) a laissé perplexes même ses admirateurs. (ibid., 871)

Gustav Holst mourut à Londres le 25 mai 1934 après avoir subi une intervention chirurgicale pour une gastrite hémorragique. Non seulement l'œuvre de Holst influença d'autres compositeurs tels que Benjamin Britten (1913-76) et Michael Tippett (1905-88), mais le compositeur inspira également d'innombrables étudiants, comme l'explique Kennedy:

Il serait difficile d'exagérer son influence en tant que professeur ayant le génie d'encourager les amateurs et les débutants à s'efforcer d'atteindre les normes les plus élevées et les plus intransigeantes. Cette intégrité se reflète dans certaines des œuvres chorales qu'il a écrites pour ses élèves, exigeant souvent une subtilité et une discipline qui éprouveraient les plus grands professionnels.

(ibid., 871)

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Questions & Réponses

De quoi souffrait Gustav Holst?

Vers la fin de sa vie, Gustav Holst souffrait d'une mauvaise vue, d'une névrite au bras et d'une gastrite hémorragique.

Qu'est-ce qui inspira Gustav Holst pour écrire Les Planètes ?

Les Planètes de Gustav Holst furent inspirées par l'intérêt du compositeur pour la mythologie classique, l'astrologie et le mysticisme.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2024, juin 07). Gustav Holst [Gustav Holst]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23126/gustav-holst/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Gustav Holst." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 07, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23126/gustav-holst/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Gustav Holst." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 juin 2024. Web. 08 juil. 2024.

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