La bataille de Tourcoing (17-18 mai 1794) fut un engagement majeur de la guerre de la Première Coalition, la première phase des guerres de la Révolution française (1792-1802). Une armée de la République française réussit à repousser une attaque sur six fronts de la part des forces de la Coalition. La victoire de Tourcoing devait permettre à la France de remporter la campagne des Flandres de 1792-95.
Malgré la qualité supérieure de leurs soldats, le plan d'attaque des coalisés échoua en raison de sa trop grande complexité; il nécessitait six colonnes pour couvrir une grande partie du terrain dans la chaleur étouffante de l'été, avec un minimum de communication entre elles. L'armée française du Nord, commandée par Joseph Souham, réussit à frapper et à submerger deux des colonnes alliées, réduisant ainsi à néant leur plan d'attaque.
Cette défaite découragea les troupes alliées, d'autant plus que l'Autriche, principal partenaire de la coalition, s'intéressait de plus en plus aux affaires polonaises. Tourcoing jeta donc les bases de la victoire française à la bataille décisive de Fleurus (26 juin 1794), après laquelle les Français eurent l'ascendant jusqu'à la fin de la guerre.
Contexte
Avec l'ouverture de la campagne de 1794, la guerre de la Première Coalition entrait dans sa troisième année. Ce qui avait été initialement annoncé comme un conflit de courte durée visant à débarrasser l'Europe de l'encombrante Révolution française (1789-1799) s'était transformé en une affaire de longue haleine; non seulement la détermination des militaires français avait été plus forte que prévu, mais l'invasion alliée avait également perdu son élan initial. Après avoir remporté une victoire décisive à la bataille de Neerwinden en mars 1793, l'armée alliée pénétra en France, mais au lieu d'avancer directement vers Paris, elle décida d'assiéger les villes françaises fortifiées à la frontière. Cette stratégie avait été conçue par le commandant en chef des Alliés, le prince Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld. D'un naturel prudent, Cobourg cherchait à assurer à son armée une base d'opérations sur le sol français avant de se risquer à marcher sur Paris.
Le retard de Cobourg laissa aux Français un temps précieux pour réorganiser leur armée. Les approvisionnements et l'équipement furent détournés vers les armées, et la levée en masse d'août 1793 décréta que tous les hommes célibataires âgés de 18 à 25 ans devaient être disponibles pour la conscription. Ces réformes permirtent aux Français de remporter trois victoires successives sur les coalisés à la fin de la campagne de 1793: les forces Anglo-Hanovres furent battues à la bataille de Hondschoote (6-8 septembre), les Hollandais furent battus à Menin (12-13 septembre) et les Autrichiens battus à la bataille de Wattignies (15-16 octobre). Après Wattignies, les armées des deux camps s'installèrent dans leurs quartiers d'hiver, ce qui permit à la jeune République française de survivre un hiver de plus.
Les armées
Les armées française et coalisée connurent des changements de commandement au cours des premiers mois de l'année 1794. Le 8 février, le général Jean-Charles Pichegru prit la tête de l'armée française du Nord et de l'armée des Ardennes, soit 227 000 hommes. Il s'agissait d'un commandement énorme, même pour le plus compétent des généraux, ce qui n'était pas le cas de Pichegr qui avait connu des succès médiocres dans ses précédents commandements en Rhénanie. Pourtant, le talent des subordonnés de Pichegru permettrait à l'armée française de traverser les mois à venir. Malgré une supériorité numérique sur les coalisés et un accès plus facile au ravitaillement, l'armée française était composée en grande majorité de conscrits indisciplinés et non entraînés. Pichegru arriva avec l'ordre de Paris d'envelopper les flancs des coalisés et de les repousser dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique).
Fin mars, l'armée de la Coalition reçut également un nouveau commandant. François II, empereur du Saint-Empire romain germanique, arriva pour prendre en personne le commandement à la demande de son frère cadet, l'archiduc Charles. Il s'agissait à la fois d'inspirer les troupes et de réaffirmer la domination de l'Autriche parmi les nations de la Coalition, qui se méfiaient les unes des autres. À l'arrivée de l'empereur, l'armée comptait quelque 130 000 soldats prêts au combat. Le gros de ces troupes était autrichien, mais il y avait aussi un nombre important de soldats britanniques, prussiens, hollandais, du Hanovre et de plusieurs autres États allemands. Le commandement de François II n'était que symbolique et il laissa le soin à Cobourg et à son chef d'état-major, Karl Mack von Leiberich, de prendre les décisions. Avec l'approbation de l'empereur, Coburg décida de reprendre sa stratégie de saut de forteresse et jeta son dévolu sur la ville de Landrecies.
Ouverture des opérations
La campagne débuta le 29 mars, lorsque Pichegru lança une attaque ratée contre les lignes alliées au Cateau. Trois semaines plus tard, les Alliés lancèrent leur propre offensive et avancèrent jusqu'à Lendrecies, qui fut rapidement assiégée le 17 avril. Le siège était mené par le prince héréditaire d'Orange, tandis que le reste de l'armée coalisée couvrait l'opération en demi-cercle. Pichegru, soumis à une forte pression, décida d'attaquer les deux flancs des Alliés tout en envoyant des renforts à Landrecies même. La principale attaque française fut repoussée à la bataille de Beaumont, le 26 avril, et Landrecies tomba aux mains des coalisés quatre jours plus tard.
Avec la chute de Landrecies, Coburg et Mack décidèrent de concentrer leurs efforts sur la prise de Maubeuge, la dernière des forteresses frontalières importantes; si Maubeuge tombait, les Alliés pouvaient enfin envisager une invasion de l'intérieur de la France. Les Français comprirent la gravité de la situation et, le 28 avril, Pichegru lança sa contre-offensive. Les 28 et 29 avril, l'armée française sous les ordres de Pichegru et du général Joseph Souham battit une force alliée sous les ordres du comte Clerfayt à la bataille de Mouscron; Clerfayt fut blessé dans les combats, et les coalisés perdirent 3 000 prisonniers, 33 canons et 4 drapeaux. Les Français poursuivirent leur route pour reprendre Menin et Courtrai, bien qu'ils aient été légèrement gênés par les Britanniques à Willems (10 mai). La contre-attaque réussie de Pichegru convainquit les coalisés d'ajuster leurs plans; ce qu'ils proposèrent fut l'un des plans les plus ambitieux de toute la guerre.
Le plan d'anéantissement
Le plan d'attaque des coalisés, baptisé de façon grandiose "Vernichtungsplan" (plan d'anéantissement), est souvent attribué au chef d'état-major autrichien Mack von Leiberich. Son intention déclarée était "d'agir sur les communications de l'ennemi entre Lille, Menin et Courtrai, de vaincre ses armées [...] et de le chasser des Flandres" (Brown, 160). En substance, Mack espérait qu'une victoire des Alliés leur permettrait d'achever l'occupation des Flandres, de sorte que les Alliés puissent poursuivre leur route jusqu'à Paris et mettre fin à la guerre.
Le plan consistait à submerger et à envelopper l'armée française entre la Lys au nord et l'Escaut à l'est. Mack disposait de 73 000 hommes et décida de les répartir en cinq colonnes et une force de couverture, chacune ayant son propre objectif:
- 1ère colonne : 4 000 soldats du Hanovre sous les ordres de Georg Wilhelm von dem Bussche, marchant d'Espierres à Dottignies. Objectif: Mouscron.
- 2e colonne : 10 000 Autrichiens sous les ordres de Rudolf von Otto à partir de Bailleul. Objectif: Tourcoing.
- 3e colonne : 11 000 Britanniques, Hanovre et Autrichiens sous les ordres du duc Frédéric Auguste d'York et d'Albany, à partir de Templeuve. Objectif: Roubaix.
- 4e colonne : 11 000 Autrichiens sous les ordres du comte Kinsky, en marche vers Bouvines. Objectif: rive ouest de la Marque.
- 5e colonne : 18 000 Autrichiens sous les ordres de l'archiduc Charles, en marche depuis Saint-Armand. Objectif: rive ouest de la Marque.
- Force de couverture : 19 000 Autrichiens sous les ordres du comte Clerfayt, avançant de Thielt au nord, pour traverser la Lys à Wervicq. Objectif: Linselles.
Ce plan posait évidemment des problèmes. Le terrain à couvrir n'avait rien à voir avec les guerres du XVIIIe siècle et ressemblait davantage aux opérations de la Première Guerre mondiale (1914-18). L'historien Stephen Brown note que le champ de bataille de Waterloo pouvait s'inscrire 75 fois dans la zone opérationnelle de la bataille de Tourcoing et 20 fois dans celle d'Austerlitz (Brown, 162). En outre, lorsque le plan fut élaboré le 16 mai, tous les contingents coalisés ne se trouvaient pas là où ils devaient être; l'archiduc Charles était toujours à Landrecies, à environ 95 km de là, et n'aurait même pas été informé du plan avant l'aube du 17 mai, le jour où il devait commencer. Malgré ces difficultés, le plan coalisé fut mis en œuvre: à l'aube du 17 mai, chacun des six groupes se préparait à marcher.
Premier jour: 17 mai
Les plans soigneusement élaborés par les coalisés s'effondrèrent presque immédiatement. Le comte Clerfayt démarra en retard et n'arriva à son objectif, le pont de Wervicq, qu'en milieu d'après-midi. Il y rencontra un bataillon français en route pour Menin. Ce futt un coup de malchance: si Clerfayt était arrivé une demi-heure plus tôt ou plus tard, le pont n'aurait pas été défendu. Ne voulant pas forcer le passage, Clerfayt hésita jusqu'à ce que les Français ne se retirent à la tombée de la nuit, puis il se faufila à travers la rivière. Le temps qu'il prenne position, il avait presque 24 heures de retard sur l'horaire prévu.
Pendant ce temps, la 1re colonne du général Bussche parvint à chasser les Français de la ville de Mouscron; cependant, Bussche ne tarda pas à être repoussé par une féroce contre-attaque française, ce qui l'obligea à abandonner la ville et à se retirer. La deuxième colonne du général Otto s'en sortit mieux, s'emparant de son propre objectif, la ville de Tourcoing, avec une relative facilité. Cependant, Otto, qui était censé couvrir la troisième colonne du duc d'York, se déplaça plus rapidement que prévu et négligea d'informer le duc de ses bons progrès. En conséquence, lorsque York atteignit son propre objectif de Roubaix, il se sentit exposé; il savait que l'attaque de Bussche sur Mouscron avait échoué et n'avait reçu aucune nouvelle d'Otto. York écrivit à l'empereur pour lui demander de rester à Roubaix jusqu'à ce que les 4e et 5e colonnes l'aient rattrapé. Il reçut en réponse une lettre de Mack, qui le pressait de se rendre à Mouveaux. Hésitant, York obtempéra, mais ne se sentit pas moins méfiant en arrivant à Mouveaux; il demanda à nouveau à se retirer dans un endroit plus sûr, ce qui lui fut à nouveau refusé.
Les 4e et 5e colonnes, qui étaient censées se rencontrer sur la rive ouest de la Marque, avaient également rencontré des problèmes. La 4e colonne de Kinsky avait commencé à marcher à l'aube mais s'était arrêtée à 7 heures du matin pour laisser le temps aux brumes épaisses qui couvraient les champs de se dissiper. Lorsque Kinsky atteignit la rivière par Bouvines, il constata que le pont avait été détruit et que les Français avaient couvert le passage avec une batterie de canons lourds. Kinsky refusa de forcer le passage jusqu'à ce qu'il ne reçoive le renfort de l'archiduc Charles et attendit à Bouvines, engageant l'ennemi dans des escarmouches sporadiques. Les troupes épuisées de l'archiduc n'arriveraient cependant pas; elles marchaient dans une chaleur étouffante depuis 24 heures et étaient trop fatiguées pour aller plus loin que Lesquin. L'avance des troupes de Charles aida néanmoins Kinsky à repousser les Français. Kinsky répara ensuite le pont de Bouvines, mais refusait toujours de traverser sans renforts. À la fin de la première journée, seules deux des six colonnes (Otto et York) se trouvaient donc là où elles devaient être.
Réponse française
Les Français furent surpris par le mouvement allié. Au fur et à mesure que les rapports parvenaient au quartier général français de Menin au cours de la journée du 17 mai, l'ampleur de l'opération devint évidente. Le général Pichegru étant absent, le commandement de l'armée française fut confié à l'un de ses subordonnés, le général Souham. Décrit par l'historien Ramsay Weston Phipps comme un "grand général bègue", Souham n'avait obtenu le grade de général que l'été précédent et était désormais responsable de la survie d'une armée entière. Il ne tarda pas à concevoir une contre-attaque: une division sous les ordres de Jean Moreau devait bloquer l'avance de Clerfayt au nord, tandis que Souham lui-même et le général Jacques-Philippe Bonneau (également appelé Bonnaud) mèneraient 40 000 hommes contre le centre allié (les colonnes d'Otto et d'York). Les garnisons de Lille et de Douai, quant à elles, devaient s'élancer pour retenir les détachements alliés le long de la Marque (Kinsky et Charles). A l'annonce de ce plan, le général Moreau remarqua :
Il faudrait une bonne fortune, sur laquelle nous ne pouvons pas compter, pour empêcher que la moitié de ma division et moi-même ne soyons sacrifiés selon ce plan, mais c'est quand même le meilleur qui puisse être proposé et [...] il faut l'adopter. (Phipps, 300)
Deuxième jour : 18 mai
Les premières heures de la matinée du 18 mai furent marquées par la confusion au sein du quartier général des coalisés. Ils savaient que Bussche n'avait pas réussi à prendre Mouscron, que l'archiduc Charles n'était pas en position, qu'ils avaient reçu de nombreuses lettres de York demandant à se retirer et qu'ils n'avaient aucune nouvelle de Clerfayt. À 1 heure du matin, Mack rassura York sur l'arrivée de l'aide et envoya un messager à l'archiduc Charles pour lui demander d'avancer jusqu'à Lannoy et de couvrir le flanc de York. Le messager arriva au quartier général de Charles à 4 heures du matin, mais constata que l'archiduc souffrait d'une crise d'épilepsie et ne pouvait le recevoir. Mack envoya de nouveaux ordres à 3 heures du matin, indiquant à Kinsky et à Charles de marcher vers Lannoy, et ordonnant à Otto et à York de préparer une attaque sur Mouscron à midi.
Pendant ce temps, les Français se mettaient en position d'attaque. Au nord, Clerfayt traversa la Lys avant de rencontrer une brigade française sous les ordres du général Vandamme. Grâce aux actions du 8th Dragoons britannique, Clerfayt prit d'abord l'avantage et fit replier le flanc droit de Vandamme; cependant, les Français se rallièrent rapidement et repoussèrent Clerfayt. Clerfayt, croyant à tort que les Français avaient été renforcés, se retira à Wervicq pour attendre des instructions et ne joua plus aucun rôle dans les actions de la journée. Clerfayt ayant été immobilisé avec succès, les Français purent attaquer les autres colonnes alliées sans craindre d'être pris de flanc. Sous le couvert de l'obscurité, Bonneau avait rassemblé ses hommes à l'extérieur de la ville de Tourcoing; aux premières lueurs du jour, les Français attaquèrent, prenant la colonne d'Otto complètement par surprise.
En infériorité numérique et submergé, Otto écrivit au duc d'York pour lui demander de l'aide. York envoya deux bataillons d'infanterie, mais le temps qu'ils arrivent, Tourcoing était aux mains des Français et Otto avait été repoussé. À 7 heures du matin, la colonne d'York fut attaquée par les hommes de Bonneau à Roubaix et à Lannoy, tandis que d'autres détachements français frappèrent les Britanniques à Mouvaux. Les hommes de Bonneau parvinrent à se glisser dans la brèche laissée dans les lignes coalisées par les deux bataillons envoyés par York pour aider Otto, ce qui permit aux Français d'encercler et d'isoler les unités coalisées. Les hommes de York n'eurent d'autre choix que de se battre pour sortir de cet encerclement et battre en retraite, et York lui-même évita de justesse d'être capturé. Les Français tirèrent des salves sur les troupes anglaises désorientées, tendant des embuscades à l'artillerie et aux trains de ravitaillement et capturant 56 canons. Dans le chaos, les tirs de mousquet et d'artillerie français n'épargnèrent pas non plus les civils suivant le camp anglais. Un témoin oculaire, le cornet Robert Wilson, décrit une scène terrifiante:
J'ai vu la femme d'un soldat enlever le bébé de son sein et, lui donnant un baiser, le jeter dans le ruisseau ou le fossé, puis elle se précipita frénétiquement vers l'avant et, avant d'avoir parcouru dix mètres, fut déchirée par une décharge de mitraille qui lui entra dans le dos, faisant le même bruit qu'un sac de charbons que l'on vide. (Phipps, 306)
Après avoir repoussé Otto et York, les Français ne se risquèrent pas à les poursuivre, car la présence de Clerfayt au nord constituait toujours une menace. Dans l'après-midi, seules les colonnes de Kinsky et de l'archiduc Charles restaient sur le terrain; Kinsky, ignorant les ordres de poursuivre et de capturer Sainghin, s'arrêta. À 14 heures, lorsqu'il apprit la défaite d'Otto et d'York, Kinsky se retira. L'archiduc, quant à lui, tenta d'obéir à l'ordre de se rendre à Lannoy, mais ses troupes fatiguées se mirent en route tardivement et ne commencèrent à marcher qu'à midi. À 15 heures, Charles reçut l'ordre de se replier sur le quartier général allié de Tournai. Bien que l'archiduc Charles se révélerait plus tard l'un des meilleurs généraux autrichiens, lui et Kinsky ne contribuèrent en rien à la bataille de Tourcoing; comme le dit Phipps, leurs deux colonnes "auraient tout aussi bien pu se trouver à une centaine de kilomètres de là" (302).
Les suites de la bataille
La bataille de Tourcoing fut une victoire française éclatante. Les coalisés perdirent environ 4 000 hommes tués ou blessés, et 1 500 autres furent faits prisonniers. Les Français perdirent environ 3 000 hommes. Bien qu'il n'ait joué aucun rôle dans la bataille, le général Pichegru s'attribua le mérite de la victoire qui appartenait en fait à Souham et Bonneau. Espérant profiter de l'élan, Pichegru ordonna à l'armée d'avancer pour engager les coalisés dans leur quartier général de Tournai. La bataille de Tournai, ou bataille de Pont-à-Chin (22 mai), se solda par une défaite française, mais n'annula pas les gains obtenus à Tourcoing.
Les coalisés furent découragés par leur défaite à Tourcoing et leur moral ne fit qu'empirer le 30 mai, lorsque l'empereur François II rentra à Vienne, emmenant Mack avec lui. L'empereur était plus préoccupé par les événements en Europe de l'Est, où les grandes puissances qu'étaient la Russie et la Prusse préparaient un troisième partage de la Pologne; ne voulant pas être exclu, François II commença à détourner les officiers et les soldats de l'armée de Cobourg pour les redéployer à l'Est. La perte du moral et du soutien des coalisés depuis Vienne à la suite de la bataille de Tourcoing constitua donc un moment important de la guerre. Un peu plus d'un mois plus tard, les bases étaient jetées pour la victoire française à la bataille de Fleurus, qui fut sans doute la bataille la plus décisive de toute la guerre. Après leur victoire à Fleurus, les Français furent constamment victorieux jusqu'à la fin de la guerre de la Première Coalition en 1797.