La campagne d'Ulm (25 septembre au 20 octobre 1805) fut une opération militaire de la guerre de la Troisième Coalition (1805-1806). Par une série de manœuvres, les 210 000 hommes de la Grande Armée française, dirigée par l'empereur Napoléon Ier, encerclèrent une armée autrichienne commandée par le général Karl Mack von Leiberich dans la ville d'Ulm. Les Autrichiens capitulèrent le 20 octobre.
Contexte : Une nouvelle coalition
Au printemps 1805, les nuages de la guerre s'amoncellaient sur l'Europe. Napoléon Ier s'était couronné empereur des Français au mois de décembre précédent et avait commencé à agir avec une impunité et un mépris croissants à l'égard du fragile équilibre des pouvoirs. En mars 1805, il accorda à sa sœur Elisa la principauté de Piombino, qui faisait traditionnellement partie du Saint Empire romain germanique. Deux mois plus tard, Napoléon revêtit la couronne de fer des Lombards et devint roi d'Italie, en violation directe du traité de Lunéville de 1801, qui garantissait la séparation entre l'Italie et la France. Ces actes constituaient un camouflet pour François II, empereur du Saint Empire romain germanique, puisque Piombino et le nord de l'Italie se trouvaient jusqu'alors dans la sphère d'influence autrichienne; l'insulte fut aggravée le 6 juin, lorsque Gênes fut formellement annexée à la France.
La Russie se sentait elle aussi lésée par les ambitions impériales françaises. Elle avait déjà rompu ses relations diplomatiques avec la France à la suite de l'exécution controversée du duc d'Enghien en mars 1804. Enghien était un prince bourbon vivant en exil à Baden qui avait été enlevé et fusillé après que des preuves douteuses l'eurent impliqué dans un complot contre la vie de Napoléon. Le tsar Alexandre Ier de Russie avait protesté contre la mort d'Enghien, y voyant un mépris flagrant pour les aristocraties d'Europe. À une époque où la Russie aspirait à un statut plus important en Europe, le tsar se sentait également mis à l'écart par l'influence croissante de la France en Allemagne et en Europe centrale. Les inquiétudes des empereurs russe et autrichien leur permirent de se laisser influencer plus facilement par le Premier ministre britannique William Pitt le Jeune. Le Royaume-Uni était en guerre contre la France depuis mai 1803 et Pitt travaillait sans relâche à l'organisation d'une nouvelle alliance anti-française. Ses efforts furent récompensés par la formation, en août 1805, de la troisième coalition contre la France, à laquelle participèrent le Royaume-Uni, l'Autriche, la Russie, Naples, la Sicile et la Suède.
Les dirigeants de la coalition passèrent en revue les événements de la guerre d'Indépendance et se rappellèrent que, lors des campagnes de 1796 et de 1800, les batailles les plus décisives s'étaient déroulées dans le nord de l'Italie. Les ministres autrichiens soulignèrent également l'importance de l'Italie, espérant ainsi retrouver leur prestige et les territoires italiens qu'ils avaient perdus. C'est pourquoi une armée de 96 000 hommes fut envoyée en Italie du Nord sous le commandement de l'archiduc Charles, frère de l'empereur François et sans doute le meilleur général autrichien.
Une seconde armée de 70 000 hommes fut établie en Allemagne, nominalement dirigée par un autre frère de François, l'archiduc Ferdinand, mais en réalité sous le commandement du chef d'état-major de Ferdinand, le général Karl Mack von Leiberich. C'est le rapport du général Mack sur l'état de préparation de l'armée autrichienne qui avait convaincu l'empereur François d'entrer en guerre, amenant l'empereur à accorder sa confiance à Mack pour un commandement aussi important. À l'époque, cependant, aucun des commandants alliés ne savait exactement quelle serait l'importance du commandement de Mack. L'attention se portant sur l'archiduc Charles en Italie, Ferdinand et Mack étaient censés simplement envahir la Bavière, qui s'était récemment alliée à la France, et intimider les Bavarois pour qu'ils rendent les armes. Ils devaient ensuite rester sur place jusqu'à ce qu'ils ne soient rejoints par une armée russe de 35 000 hommes commandée par le maréchal Mikhail Kutuzov, après quoi la force austro-russe combinée devait avancer jusqu'à Strasbourg et menacer d'envahir la France à proprement parler.
Avec le recul, le plan des Alliés présentait des problèmes flagrants. Tout d'abord, les Alliés supposaient que Napoléon donnerait la priorité à l'Italie, comme il l'avait fait en 1796 et en 1800. Cette hypothèse ne tenait pas compte de l'armée française de 210 000 hommes qui se mobilisait alors le long de la Manche et qui pouvait plus facilement frapper les Alliés en Allemagne. En outre, la décision de répartir le commandement de l'armée d'Allemagne entre l'archiduc Ferdinand et le général Mack conduisit inévitablement à un conflit de personnalités, l'archiduc et son chef d'état-major ne cessant de se disputer. Enfin, la différence de onze jours entre le calendrier grégorien, utilisé par la majeure partie de l'Europe, et le calendrier julien, encore utilisé par la Russie, allait provoquer une grande confusion. Le tsar Alexandre avait promis que l'armée de Koutouzov arriverait en Bavière le 20 octobre, une date que chacun interprétait différemment. Ces problèmes, ainsi que l'énergie inattendue de la Grande Armée de Napoléon, condamnèrent la Troisième Coalition dès le départ.
Mack envahit la Bavière
Le 8 septembre, l'armée autrichienne de l'archiduc Ferdinand et du général Mack traversa la rivière Inn, avec l'intention d'établir un camp fortifié autour de la ville d'Ulm, qui faisait alors partie de la Bavière. Bien que l'électeur Maximilien-Joseph de Bavière se soit rangé du côté de Napoléon, les soldats bavarois ne résistèrent pas à l'avancée autrichienne et se retirèrent vers le nord-est. Pour accélérer sa progression, Mack chercha à imiter les armées révolutionnaires françaises qu'il avait combattues dans les Flandres, en faisant vivre ses hommes de la terre. Cependant, contrairement aux Français, les Autrichiens n'étaient pas habitués à la recherche de nourriture et l'armée se dispersa au fur et à mesure que les soldats s'éloignaient des colonnes principales à la recherche de nourriture.
Mack atteignit Ulm à la fin du mois de septembre. Directement sur la route entre la France et Vienne, le général autrichien pensait que ce serait l'endroit idéal pour surveiller les Français en attendant les Russes. À ce stade, il était évident que l'armée russe de Koutouzov était en retard, car ce dernier n'était parvenu qu'à la ville de Teschen, en Galicie autrichienne. Le manque de routes de qualité en Europe de l'Est avait ralenti l'avancée russe, et bien que les Autrichiens aient fourni aux Russes des charrettes à Teschen pour les faire avancer, il était clair qu'il faudrait encore beaucoup de temps avant qu'ils ne posent le pied sur le sol bavarois. Mais Mack n'était pas inquiet. Il calcula que les Russes arriveraient en Allemagne en 64 jours et pensait qu'il faudrait 68 jours aux Français pour atteindre la Bavière. Ce que Mack ne pouvait pas savoir, c'est que les Français étaient déjà en marche depuis une semaine.
Marche de la Grande Armée
"L'Autriche semble vouloir la guerre", écrivit Napoléon à l'électeur Maximilien-Joseph de Bavière le 25 août. "Je ne peux expliquer un comportement aussi erratique; cependant, elle l'aura, et plus tôt qu'elle ne le pense" (Roberts, 366). Depuis la reprise des hostilités anglo-françaises en mai 1803, Napoléon avait rassemblé une vaste armée au camp de Boulogne, prête à envahir l'Angleterre. Bien que les circonstances d'une telle invasion ne se soient jamais présentées, l'armée dite d'Angleterre avait passé des mois à s'entraîner et était déjà mobilisée au cours de l'été 1805. Après avoir envoyé le maréchal André Masséna et 68 000 hommes en Italie pour distraire les Autrichiens de l'archiduc Charles, Napoléon donna l'ordre à son armée d'Angleterre de 210 000 hommes - très vite rebaptisée La Grande Armée - de marcher vers le Rhin.
Les Français se déplacèrent remarquablement vite, certaines unités parcourant 32 kilomètres par jour. L'efficacité de la Grande Armée s'explique en partie par le système des corps d'armée, qui divisait l'armée en sept corps distincts. Chaque corps était essentiellement une armée à part entière, composée d'unités d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie et commandée par un maréchal ou un général. Les corps marchaient séparément les uns des autres, ce qui permettait aux Français de couvrir plus de terrain, mais ils restaient généralement assez proches pour se porter mutuellement secours en cas d'engagement avec des troupes ennemies. Bien que chaque corps ait joui d'un certain degré d'autonomie, l'autorité ultime sur l'ensemble de l'armée reposait entre les mains de l'empereur, ce qui donnait au commandement de la Grande Armée un sentiment de cohésion que les Autrichiens n'avaient pas. En 1805, le système des corps d'armée n'était pas nouveau - Napoléon avait ordonné à toutes les armées françaises de l'appliquer avant la bataille de Marengo en 1800 - mais la campagne d'Ulm allait être une leçon de maître sur la manière d'utiliser efficacement un tel système. Voici une liste des corps de la Grande Armée pendant la campagne d'Ulm :
- Ier Corps : Maréchal Jean Bernadotte, 17 000 hommes
- IIe Corps : Général Auguste de Marmont, 20 000 hommes
- IIIe Corps : Maréchal Louis-Nicolas Davout, 26 000 hommes
- IVe Corps : Maréchal Jean-de-Dieu Soult, 40 000 hommes
- Vème Corps : Maréchal Jean Lannes, 18 000 hommes
- VIe Corps : Maréchal Michel Ney, 24 000 hommes
- VIIe Corps : Maréchal Charles-Pierre Augereau, 14 000 hommes
- Réserve de cavalerie : Maréchal Joachim Murat, 22 000 cavaliers
- Garde impériale : Maréchal Jean-Baptiste Bessières, 7 000 hommes
Suivant des itinéraires parallèles, les corps d'armée arrivèrent sur les rives du Rhin le 25 septembre et le traversèrent immédiatement pour se diriger vers le Danube. Les marches quotidiennes commençaient généralement vers 4 ou 5 heures du matin et duraient jusqu'à midi environ, ce qui permettait aux soldats français de se reposer le reste de l'après-midi et de chercher de la nourriture. Malgré le froid et l'humidité, les hommes étaient généralement de bonne humeur, chantaient des chansons et faisaient des plaisanteries - les hommes disaient en plaisantant que l'empereur était en train de créer une nouvelle arme à partir de leurs jambes pour remplacer les baïonnettes. Souvent, Napoléon s'arrangeait pour que les autorités locales préparent des provisions pour le corps avant son arrivée, un avantage des alliés allemands que l'empereur avait cultivé. En fait, au cours de la marche vers l'Allemagne, Napoléon rendit visite aux souverains du Bade et du Wurtemberg pour conclure des alliances; l'empereur garantit leur indépendance en échange d'un soutien politique et militaire. Alors que la Grande Armée avançait en Bavière, elle fut rejointe par 25 000 soldats bavarois.
Les Français traversent le Danube
Après avoir atteint le Rhin, Napoléon envoya le Vème corps du maréchal Lannes et une partie de la réserve de cavalerie de Murat dans la Forêt Noire afin de distraire Mack et de garder les yeux des Autrichiens rivés sur l'ouest. Le 2 octobre, le reste de l'armée commença à tourner vers le sud en direction du Danube, une manœuvre que l'historien David Chandler compare à "une porte qui pivote sur ses gonds" (392). Mack savaiit désormais que les Français approchaient, mais il n'avait aucune idée de la taille de leur armée; les bois denses de la Forêt-Noire et la ligne du Jura cachaient les effectifs français aux éclaireurs autrichiens. En revanche, Napoléon connaîssait parfaitement les effectifs et les mouvements des Autrichiens, car il avait envoyé des espions dans le camp autrichien. Grâce aux informations recueillies, Napoléon envisageait de tourner le flanc de Mack et de l'attaquer par l'arrière afin de piéger les Autrichiens à Ulm et de les priver de tout renfort.
Le 7 octobre, la Grande Armée atteignit le Danube, douze jours seulement après avoir franchi le Rhin. Le lendemain, Murat et Lannes prirent contact avec l'ennemi et rencontrèrent un détachement autrichien isolé à Wertingen. Les Autrichiens furent décimés lors de la bataille qui s'ensuivit, et les Français firent 2 900 prisonniers. Le 9 octobre, les six autres corps d'armée sécurisèrent les ponts clés sur le Danube et commencèrent à traverser le fleuve. La plupart des corps traversèrent sans opposition, mais le VIe corps du maréchal Ney rencontra une forte résistance lorsqu'il tenta de forcer le passage à Günzburg. Après avoir subi 2 000 pertes, les Autrichiens se retirèrent de Günzburg et se replièrent sur Ulm. Les Ier et IIIe corps d'armée, ainsi que les 25 000 Bavarois, furent envoyés à Munich pour établir une "zone de sécurité" et surveiller l'approche des Russes. Pendant ce temps, le IVe corps du maréchal Soult se dirigea vers Memmingen, au sud d'Ulm, le IIe corps de Marmont marcha en arc de cercle plus étroit pour soutenir la droite de Soult, et les Ve et VIe corps se déplacèrent à l'ouest de la ville. Chaque corps se trouvait à 48 heures de distance de soutien d'au moins deux de ses voisins.
À Ulm, les officiers de Mack le pressèrent de sortir de l'encerclement avant qu'il ne soit complet. Il accepta et, le 11 octobre, il conduisit 23 000 hommes à la recherche d'une voie de retraite sur la rive nord du Danube. Entre les villes de Haslach et Jungingen, ces Autrichiens tombèrent sur une division française isolée de 4 000 hommes commandée par le général Pierre Dupont. Comprenant que la présence de la cavalerie autrichienne l'empêchait de battre en retraite en toute sécurité, Dupont décida de tenir bon; la bataille de Haslach dura toute la journée et se solda par de lourdes pertes dans les deux camps. Dupont réussit à tenir jusqu'à la tombée de la nuit, puis se retira. Mack, qui avait dirigé personnellement les Autrichiens, fut légèrement blessé et ramena ses hommes à Ulm.
L'étau se resserre
C'est à ce moment-là que Mack aurait dû continuer à attaquer les Français, retarder l'achèvement de leur encerclement d'Ulm et gagner du temps pour l'arrivée des Russes. Au lieu de cela, il ne fit rien. Napoléon avait placé des "déserteurs" qui, après avoir été délibérément capturés, racontèrent aux Autrichiens que les Britanniques avaient débarqué à Boulogne et que l'armée était sur le point de rentrer en France pour s'occuper d'eux. Il s'agissait bien sûr d'un mensonge, mais Mack n'avait aucun moyen de le savoir. En attendant le départ des Français, les relations entre lui et son état-major continuèrent de se dégrader. L'archiduc Ferdinand et Mack ne s'adressaient plus la parole et ne communiquaient plus que par lettre.
Le 14 octobre, Mack se rendit compte qu'il avait été trompé et décida enfin d'agir. Il envoya deux corps d'armée le long de la rive nord du Danube à la recherche d'une voie de retraite. Le premier corps autrichien, sous les ordres du général Johann Sigismund Riesch, se dirigea vers Elchingen pour y sécuriser un pont. Son corps fut intercepté par Ney, ce qui donna lieu à plusieurs heures de brutaux combats autour de la ville d'Elchingen. Riesch fut vaincu et, après avoir laissé quelque 2 000 Autrichiens morts et blessés sur le champ de bataille et 4 000 autres capturés, il se retira à Ulm; pour cette victoire, Ney serait plus tard fait duc d'Elchingen. Le deuxième corps autrichien, sous les ordres du général Franz von Werneck, continua sa marche vers le nord, bien qu'il ait été poursuivi de près par la cavalerie de Murat.
La défaite autrichienne à Elchingen plongea Mack dans le désespoir. Ce fut aussi la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour l'archiduc Ferdinand qui, fatigué de la direction de Mack, conduisit 6 000 cavaliers hors d'Ulm dans l'intention de rejoindre Werneck. Ferdinand n'était pas parti trop tôt, car le lendemain matin, l'encerclement d'Ulm par Napoléon était terminé. Soult s'était emparé de son objectif de Memmingen après avoir balayé une résistance autrichienne minimale, Marmont et la Garde impériale avaient pris position à la périphérie sud de la ville, et Ney avait réussi à prendre d'assaut les campements autrichiens sur les hauteurs du Michelsberg, qui offraient une excellente position pour bombarder la ville.
Mack se rend
Le 17 octobre à 3 heures du matin, alors que Ney était occupé à installer ses batteries d'artillerie, Napoléon envoya son émissaire, le comte de Ségur, à la rencontre de Mack. L'armée autrichienne était désormais démoralisée et à court de munitions, mais Mack était convaincu que les Russes devaient être tout proches. C'est pourquoi Mack accepta de se rendre le 25 octobre, mais seulement si aucun renfort n'était arrivé avant cette date. Ségur accepta car, contrairement à Mack, il savait que les Russes de Kutuzov étaient encore à 290 kilomètres et qu'ils ne pouvaient pas arriver avant le 25 octobre. En fin de compte, les Français n'eurent même pas à attendre aussi longtemps. Le 18 octobre, Murat rattrapa enfin le corps du général Werneck à Trochtelfingen et l'obligea à se rendre; l'archiduc Ferdinand changea de cap et conduisit sa cavalerie en Bohême. La défaite de Werneck démoralisa encore plus l'armée et, le 19, Mack accepta de se rendre le lendemain.
Le 20 octobre, Napoléon se tint sur les hauteurs de Michelsberg, dos à un grand feu de joie, tandis que 25 000 Autrichiens défaits défilaient devant lui. Les soldats autrichiens empilèrent leurs armes et leurs couleurs au pied des hauteurs tandis que Mack s'approcha de Napoléon et se présenta en ces termes : " Sire, voici le malheureux général Mack " (Chandler, 400). En plus des soldats autrichiens qui se rendirent, les Français capturèrent également 60 canons. Mack et les autres officiers furent autorisés à partir après avoir signé une promesse de ne pas prendre les armes contre la France tant qu'ils n'auraient pas été échangés. De retour à Vienne, Mack fut reconnu coupable de lâcheté par une cour martiale; il fut déchu de son grade et passa deux ans en prison.
La campagne d'Ulm fut une grande victoire pour les Français; comme le dit Napoléon dans son bulletin d'après-bataille, "Jamais victoires n'ont été aussi complètes et moins coûteuses" (Chandler, 402). Avec la capitulation d'Ulm, l'armée autrichienne d'Allemagne cessa d'exister et la route de Vienne fut ouverte. Le 12 novembre, Napoléon s'empara de la capitale autrichienne et, le 2 décembre, il battit de manière décisive les armées autrichienne et russe à la bataille d'Austerlitz, remportant ainsi la guerre de la Troisième Coalition. Cependant, les victoires continentales de Napoléon furent contrebalancées par une défaite sur les flots: le 21 octobre, un jour seulement après la capitulation d'Ulm, la flotte franco-espagnole de l'amiral Villeneuve fut anéantie par les navires britanniques de Lord Nelson lors de la bataille de Trafalgar.
Conclusion
La campagne d'Ulm est depuis longtemps considérée comme une brillante démonstration de manœuvre militaire et a donné l'exemple de la tactique militaire du "mouvement tournant". Elle a mis en évidence l'importance du système des corps d'armée qui allait devenir la pierre angulaire des armées au cours des XIXe et XXe siècles. La campagne d'Ulm de Napoléon serait étudiée par les tacticiens et influencerait l'élaboration des futurs plans militaires, notamment le plan Schlieffen, qui était le plan de guerre allemand visant à envahir la France avant la Première Guerre mondiale.