La bataille d'Essling (alias bataille d'Aspern-Essling, 21-22 mai 1809) fut une bataille majeure des guerres napoléoniennes (1803-1815). L'armée autrichienne de l'archiduc Charles battit l'armée française de l'empereur Napoléon Ier (r. de 1804 à 1814; 1815) qui tentait de traverser le Danube près de Vienne. Cette bataille marqua la première défaite majeure de Napoléon en dix ans.
Une nouvelle armée autrichienne
En décembre 1805, l'Autriche fut vaincue à la bataille d'Austerlitz et fut contrainte de demander la paix à la France. Cette paix fut coûteuse: l'Autriche fut contrainte de céder ses territoires d'Italie et d'Allemagne du Sud aux alliés de la France et de reconnaître la Confédération du Rhin, une ligue d'États allemands sous la protection de Napoléon; la création de la Confédération entraîna directement la dissolution du Saint Empire romain germanique, ce qui réduisit considérablement le pouvoir des Habsbourg en Europe centrale. Au cours des trois années suivantes, l'Autriche resta neutre tandis que la Grande Armée de Napoléon déferlait sur l'Europe, écrasant les armées de la Prusse et de la Russie lors de la guerre de la Quatrième Coalition (1806-1807). Cependant, l'Autriche ne passa pas ces années à ne rien faire et s'employa à réformer ses armées.
Ces réformes furent menées par l'archiduc Charles, frère de l'empereur François Ier d'Autriche et commandant en chef des armées autrichiennes. Charles combattait les Français depuis 1793 et connaissait donc les raisons du succès des armées françaises. Il imita le système des corps d'armée qui avait si bien servi Napoléon et créa neuf corps de ligne et deux corps de réserve pour l'armée autrichienne. Cela permit aux Autrichiens de bénéficier d'une plus grande mobilité et de remédier à la maladresse du système administratif dont souffrait l'ancienne armée. Charles mit également en place un système de conscription de masse à la française en créant la Landwehr, une milice composée de tous les hommes âgés de 18 à 45 ans des provinces germanophones de l'Empire autrichien. La Landwehr pouvait potentiellement aligner 180 000 hommes en plus des 340 000 soldats de l'armée régulière.
Alors que les réformes de Charles portaient leurs fruits, un parti de la guerre se développa à la cour impériale de Vienne, désireux de se venger de Napoléon. Centré autour de l'impératrice consort Marie-Louise et impliquant plusieurs ministres importants, le parti de la guerre pensait que Napoléon ne laisserait jamais les Habsbourg régner en paix et qu'il était nécessaire d'attaquer le soi-disant "ogre corse" pour assurer la survie de l'empire des Habsbourg. Cette faction vit sa chance en juillet 1808, lorsque l'armée impériale française se rendit à une force espagnole à la bataille de Bailén, dans le cadre de la malheureuse guerre d'Espagne de Napoléon (1807-1814). Bailén marqua la première défaite majeure d'une armée française depuis le début des guerres napoléoniennes, ce qui était de bon augure pour les ennemis de Napoléon. Le fait que 300 000 soldats français, dont l'empereur, soient occupés à combattre en Ibérie semblait être un autre indicateur que le moment était venu de frapper. L'archiduc Charles protesta, affirmant qu'il avait besoin de plus de temps pour mettre en œuvre ses réformes. Mais son frère, l'empereur François, donna raison au parti de la guerre et ordonna de mobiliser l'armée.
Attaque surprise
Les actions belliqueuses de l'Autriche ne passèrent pas inaperçues aux yeux des Français. En janvier 1809, Napoléon quitta le front espagnol et rentra à Paris, où il fit adopter à la hâte une loi qui leva une nouvelle armée de 230 000 hommes. Si certains d'entre eux étaient des vétérans endurcis, la plupart étaient des conscrits bruts issus des classes de conscription de 1809 et 1810. Cette nouvelle armée, baptisée Armée d'Allemagne, fut stationnée à l'est du Rhin pour dissuader les Autrichiens d'attaquer. Elle fut complétée par des soldats des alliés allemands de Napoléon, principalement la Bavière. Ne souhaitant pas provoquer les Autrichiens, Napoléon décida de rester à Paris et confia le commandement de cette armée à son chef d'état-major de confiance, le maréchal Louis-Alexandre Berthier. Pour prendre le commandement du corps d'armée, Napoléon rappela d'Espagne certains de ses meilleurs maréchaux, dont Jean Lannes, François-Joseph Lefebvre et Jean-Baptiste Bessières.
Napoléon espérait que cette mesure serait suffisamment dissuasive pour retarder une attaque autrichienne jusqu'en mai. Cependant, l'archiduc Charles lança son offensive un mois plus tôt que Napoléon ne l'avait prévu et envahit la Bavière le 10 avril 1809 avec 200 000 hommes. Berthier, brillant chef d'état-major mais un commandant d'armée moins compétent, paniqua; interprétant mal les ordres de Napoléon, il fut incapable de concentrer son armée, ce qui signifie que les corps français étaient dispersés entre Augsbourg et Munich, le IIIe corps du maréchal Louis-Nicolas Davout étant isolé à Ratisbonne, dangereusement en amont du reste de l'armée. Cette position aurait pu être désastreuse pour les Français. Mais malgré les récentes réformes de Charles, l'avancée autrichienne se fit à pas de tortue, gâchant l'avantage de la surprise. Le 17 avril, Napoléon arriva sur le front et prit le commandement d'un Berthier soulagé. Sa simple présence remonta le moral de ses hommes, qui étaient désormais impatients de passer à la contre-offensive.
Bataille de Landshut
Le 17 avril, l'armée autrichienne franchit l'Isar à Landshut. Le plan de l'archiduc Charles consistait à attaquer Ratisbonne et à détruire le seul corps de Davout avant de disperser le reste de l'armée française. Charles espérait qu'une série de victoires rapides convaincrait l'Allemagne occupée par les Français de se soulever contre Napoléon. L'empereur français, quant à lui, décida qu'il devait concentrer ses forces. Il ordonna à Davout d'abandonner Ratisbonne et de rejoindre les troupes bavaroises du maréchal Lefebvre à Abensberg; Davout et Lefebvre bloqueraient alors l'avance autrichienne pendant que le reste de l'armée franco-allemande de Napoléon marcherait vers Landshut, où elle pourrait menacer l'arrière de l'Autriche et couper ses lignes de communication.
Le 19 avril, le IIIe corps d'armée de Davout commença à marcher vers Abensberg lorsqu'il rencontra des éléments des IIIe et IVe corps d'armée autrichiens près des villages de Teugen et Hausen. Davout tint bon et, après un combat sanglant, poursuivit sa route vers Abensberg. Il rejoignit Lefebvre qui venait de repousser un nouvel assaut autrichien à Anholfen. Son armée désormais réunie sur un seul front, Napoléon lança une offensive soutenue le 20 avril. Au cours d'une série d'engagements connus sous le nom de bataille d'Abensberg, Napoléon parvint à repousser le flanc gauche autrichien au-delà de l'Isar, faisant au passage un grand nombre de prisonniers. Le lendemain, Napoléon s'empara de la ville de Landshut. Mais avant que Napoléon ne puisse savourer sa victoire, il apprit que Davout était attaqué par la principale armée autrichienne près d'Eckmühl. Napoléon se précipita à l'aide de Davout et arriva à temps pour remporter une victoire majeure sur l'armée de l'archiduc Charles à la bataille d'Eckmühl (22 avril).
Les Autrichiens battirent en retraite de façon désordonnée jusqu'à Ratisbonne, où l'archiduc Charles espérait traverser le Danube et se retirer en Bohême pour se regrouper. Napoléon le poursuivit et, le 23 avril, il décida d'attaquer directement la ville plutôt que de perdre du temps à l'assiéger. Après un bombardement d'artillerie sur les murs médiévaux de la ville, le maréchal Jean Lannes fut chargé d'escalader les murs à l'aide d'échelles. Les trois premières tentatives échouèrent et Napoléon fut blessé à la cheville droite par une balle de mousquet. Une fois sa blessure pansée, l'empereur chevaucha le long de la ligne de bataille pour montrer à ses hommes qu'il allait bien. Au milieu de l'après-midi, les hommes fatigués de Lannes refusèrent d'attaquer une quatrième fois les murs de Ratisbonne. Le maréchal, frustré, se moqua et s'exclama : "Eh bien ! Je vais vous prouver qu'avant d'être maréchal, j'étais grenadier - et que je le suis toujours !". (Chandler, 692) Lannes s'empara alors d'une échelle et commença à courir vers les murs, bousculant ses aides de camp paniqués qui tentaient de l'arrêter. Cela redonna du courage à ses hommes qui foncèrent vers les murs en poussant de grands cris; ils réussirent à escalader les murs et, à la tombée de la nuit, Ratisbonne était aux mains des Français.
Bien que les Français aient réussi à prendre la ville, ils n'avaient pas réussi à sécuriser le pont, ce qui permit à l'armée de l'archiduc Charles de s'enfuir intacte. La campagne de Landshut fut néanmoins une grande victoire: en une semaine de combats, les Français avaient remporté une série de batailles et infligé 30 000 pertes aux Autrichiens, un exploit impressionnant pour une armée composée essentiellement de conscrits. De plus, la retraite de Charles laissa la route de Vienne grande ouverte et, le 13 mai, l'armée française entra dans la capitale autrichienne après un bref bombardement. Bien que la cour des Habsbourg ait déjà été évacuée, la chute de Vienne fut un coup dur pour le moral des Autrichiens.
Traversée du Danube
Malgré la victoire rapide de Napoléon, la guerre n'était pas terminée. La décision de l'empereur français de prendre Vienne au lieu de poursuivre l'armée autrichienne permit à l'archiduc Charles de panser ses plaies et de rassembler ses forces. À la mi-mai, Charles sortit de Bohême et stationna son armée sur l'autre rive du Danube, au nord et à l'est de Vienne. Il y campa son armée, décidant d'attendre les renforts de son frère, l'archiduc Jean, qui commandait 30 000 Autrichiens dans le nord de l'Italie. Napoléon, quant à lui, savait qu'il devait détruire l'armée de Charles avant que Jean n'ait une chance de le renforcer, mais Charles se trouvait de l'autre côté du Danube et les Autrichiens avaient détruit tous les ponts principaux. Napoléon devait construire son propre pont et, après avoir consulté ses ingénieurs, décida que le meilleur endroit pour traverser était l'île de Lobau, au sud de Vienne; les matériaux du pont pourraient facilement être transportés par flottage en aval jusqu'à l'endroit où le pont pourrait être construit à l'abri de l'artillerie.
Les sapeurs français se mirent au travail dans la nuit du 19 mai, et les travaux furent achevés avec un peu de retard le lendemain à midi. Le corps du maréchal André Masséna fut le premier à traverser, dispersant les maigres défenses autrichiennes sur la rive opposée et occupant les villes d'Aspern et d'Essling. Mais avant que d'autres troupes françaises ne puissent traverser, les Autrichiens firent descendre sur la rivière un bateau qui défonça le pont, obligeant les Français à passer un temps précieux à effectuer des réparations. Le pont fut réparé à la tombée de la nuit et, au matin du 21 mai, 25 000 soldats français atteignirent la rive gauche du Danube, tous rassemblés sur la vaste plaine plate connue sous le nom de Marchfeld. Cependant, la majeure partie de l'armée française n'avait pas encore traversé le fleuve, et la traversée fut bloquée lorsque le niveau de l'eau monta de près d'un mètre (3 pieds). Napoléon, de plus en plus inquiet, envisagea même d'annuler l'opération.
L'archiduc Charles avait su que Napoléon traversait à Lobau et avait rassemblé son armée à la limite nord-est de la plaine du Marchfeld. Charles n'avait rien planifié pour bloquer le passage des Français, souhaitant plutôt attaquer l'armée napoléonienne divisée en deux pendant sa traversée du Danube. Le 21 mai à 10 heures du matin, Charles jugea le moment opportun et ordonna l'attaque: trois corps autrichiens attaquèrent Aspern, un autre Essling, tandis que la cavalerie autrichienne fit le lien entre les deux ailes; au total, Charles disposait d'environ 98 000 hommes. Son attaque s'effectua en colonnes sur un front de 10 kilomètres. Les Autrichiens vêtus de blanc se mirent en position et commencèrent leur attaque vers 13 heures.
Premier jour: 21 mai
Les Français ne s'attendaient pas à une attaque autrichienne; en effet, le maréchal Masséna avait négligé de fortifier Aspern et Essling. Les Français furent donc pris par surprise lorsque les premiers éléments du Ier corps d'armée autrichien firent leur apparition à l'extérieur d'Aspern, leur approche ayant été cachée par une crête basse et une soudaine tempête de poussière. Les Autrichiens, sous les ordres de Johann von Hiller, repoussèrent les avant-postes français dans Aspern, où le général français Gabriel-Jean Molitor parvint à les rallier et à repousser l'assaut autrichien suffisamment longtemps pour rassembler les quatre régiments de sa division. Le premier assaut de Hiller fut repoussé, mais les attaques autrichiennes suivantes se poursuivirent tout l'après-midi; à 17 heures, trois corps autrichiens se trouvaient en demi-cercle à l'extérieur d'Aspern. Lorsque Charles ordonna un assaut général, le général Molitor s'aperçut qu'il était acculé de trois côtés. Des combats acharnés se poursuivirent au crépuscule, Aspern changeant de mains au moins six fois. Bien qu'il ait dû résister à trois corps d'armée avec une seule division, Molitor tint bon jusqu'à ce qu'il ne reçoive le renfort de la division du général Lagrand. Lorsque les combats prirent fin, Aspern n'était plus qu'une ruine fumante, mais resta aux mains des Français.
Si l'attaque autrichienne sur Aspern fut presque un succès, l'assaut simultané sur Essling se déroula beaucoup moins bien. Le IVe corps autrichien du prince Rosenberg attaqua Essling à trois reprises après 18 heures, mais il fut repoussé à chaque fois par les défenseurs français déterminés du IIe corps du maréchal Lannes; à la tombée de la nuit, pas une seule maison d'Essling n'était tombée aux mains des Autrichiens. Alors que les combats faisaient rage dans les deux villages, le maréchal Bessières mena 7 000 cavaliers français dans plusieurs charges contre la cavalerie autrichienne; l'une des victimes notables de cette action fut le célèbre général de cavalerie français Jean-Louis d'Espagne, qui fut tué par un sabre autrichien. À la fin de la journée, les deux commandants d'armée étaient confiants dans leurs positions et se préparaient à reprendre le combat le lendemain matin.
Deuxième journée: 22 mai
Napoléon profita de la tombée de la nuit pour faire passer des troupes supplémentaires sur le pont, notamment la formidable division du général Jean-Vincent de Saint-Hilaire qui avait joué un rôle essentiel dans de nombreuses batailles précédentes. À l'aube du 22 mai, Napoléon disposait d'environ 50 000 fantassins, 12 000 cavaliers et 144 canons contre près de 100 000 soldats autrichiens et 260 canons. Les combats commencèrent à 5 heures du matin lorsque les Ier et VIe corps autrichiens profitèrent des épaisses brumes matinales pour lancer un assaut sur les ruines d'Aspern. Bien que cette attaque ait réussi à capturer la ville, les Autrichiens furent repoussés par une contre-attaque française vers 7 heures du matin.
Les deux ailes autrichiennes étant engagées, Napoléon vit là une occasion en or d'attaquer le centre autrichien vulnérable. Il confia cette tâche au IIe corps du maréchal Lannes, qui entama sa charge à 7h30 au son des tambours battants. La charge fut accueillie par des vagues de tirs et d'obus autrichiens, mais le IIe corps continua d'avancer, faisant vaciller la ligne autrichienne. Les Autrichiens auraient pu être brisés sans l'intervention personnelle de l'archiduc Charles qui se précipita dans le combat à la tête du régiment de grenadiers Zach, portant le drapeau du régiment dans ses propres mains. La vue de la bravoure de leur commandant inspira les troupes autrichiennes qui tinrent bon et stoppèrent net la charge de Lannes. Après des combats acharnés, Lannes fut contraint de céder du terrain. La position française s'aggrava encore lorsque plusieurs projectiles autrichiens percèrent de nouveaux trous dans le pont, empêchant le corps de Davout de traverser et de rejoindre la bataille.
Dès que l'archiduc Charles apprit que le pont était endommagé, il ordonna à tous les corps autrichiens d'attaquer. À 10 heures, les combats faisaient rage autour des deux villages; c'est à ce moment-là que le général français Saint-Hilaire fut mortellement blessé, quelques jours seulement après que Napoléon lui eut promis un maréchalat. À Essling, le IVe corps autrichien réussit à chasser les Français de leurs positions tandis que le centre français commençait à plier sous la pression. Napoléon envoya sa Jeune Garde reprendre Essling, mais elle n'y parvint pas. Le pont, qui venait d'être réparé, fut à nouveau détruit par un moulin en flammes à la dérive, ce qui fit comprendre à Napoléon que la bataille devait être annulée. Alors que l'empereur commençait à organiser sa retraite, son état-major se rendit compte qu'il était à portée des canons ennemis et le supplia de se retirer de l'autre côté de la rivière. À contrecœur, Napoléon accepta, confia le contrôle de l'armée à Lannes et se retira sur l'île de Lobau peu après 15 heures.
Lentement, l'armée française se retira du Danube; à 15h30, les amarres de la passerrelle furent retirées sur l'île de Lobau. Des combats épars se poursuivirent à Aspern jusqu'à 16 heures, heure à laquelle des bateaux arrivèrent pour évacuer les derniers soldats français. Le maréchal Lannes resta sur la rive opposée de la rivière et supervisa la retraite. À un moment donné, Lannes s'entretenait avec son ami, le général Pierre-Charles Pouzet, lorsqu'un boulet de canon arracha la tête de Pouzet en pleine conversation. Couvert du sang et de la cervelle de son ami, et probablement accablé par le choc, Lannes alla s'asseoir au bord d'un fossé pour se calmer, lorsqu'un second boulet de canon l'atteignit au genou. Lannes fut ramené au quartier général de l'armée où sa jambe gauche fut rapidement amputée. Cependant, la gangrène s'installa et Lannes mourut neuf jours plus tard. Sa disparition fut un coup dur pour Napoléon; Lannes n'avait pas seulement été l'un des meilleurs maréchaux de France, mais aussi l'un des rares amis proches de Napoléon.
Suites de la bataille
La bataille d'Essling se solda par de lourdes pertes pour les deux camps: les Autrichiens perdirent 23 340 tués et blessés tandis que les Français subirent entre 20 et 23 000 pertes. Pourtant, la bataille fut indéniablement une défaite pour Napoléon; en fait, il s'agissait de sa première défaite majeure en dix ans, depuis le siège d'Acre en 1799. Cette défaite, qui porta un coup majeur à la réputation de Napoléon, fut aggravée par la perte de plusieurs officiers irremplaçables, dont d'Espagne, Saint-Hilaire et Lannes. Après s'être retiré du Danube, Napoléon se rendit à Vienne pour se regrouper; l'archiduc Charles ne le poursuivit pas, perdant ainsi une occasion en or de détruire l'armée napoléonienne. L'incapacité de Charles à tirer parti de sa victoire s'avérerait fatale. Un peu plus d'un mois plus tard, Napoléon remporta une victoire décisive à la bataille de Wagram (5-6 juillet) qui entraîna la défaite de l'Autriche dans la guerre de la cinquième coalition.