La bataille de Wagram (5-6 juillet 1809) fut l'une des batailles les plus importantes et les plus sanglantes des guerres napoléoniennes (1803-1815). Elle se solda par une victoire à la Pyrrhus de l'empereur français Napoléon Ier (r. de 1804 à 1814; 1815), dont l'armée traversa le Danube pour vaincre l'armée autrichienne de l'archiduc Charles. Wagram permit finalement à Napoléon de remporter la guerre de la Cinquième Coalition (1809).
Contexte
Depuis sa défaite à la bataille d'Austerlitz (2 décembre 1805), l'Empire autrichien souhaitait prendre sa revanche sur Napoléon et retrouver son statut de grande puissance en Europe centrale. Au cours des trois années qui suivirent la bataille, l'Autriche attendit que son armée soit modernisée par l'archiduc Charles, frère de l'empereur et commandant en chef des forces autrichiennes. Les réformes de Charles comprenaient un système de conscription massive par le biais de la milice Landwehr et une réorganisation de l'armée en neuf corps de ligne et deux corps de réserve, copiant le système des corps d'armée qui avait contribué au succès de Napoléon.
Au début de l'année 1809, des centaines de milliers de soldats français partirent en Ibérie pour participer à la guerre d'Espagne (1807-1814) contre l'Espagne et le Portugal. La présence militaire française en Allemagne s'en trouva considérablement réduite, une opportunité que l'empereur autrichien François Ier entendait bien saisir. François ordonna à son frère de se préparer à la guerre et, le 10 avril 1809, l'archiduc Charles déclencha la guerre de la Cinquième Coalition en envahissant la Bavière, alliée de la France, avec 200 000 hommes. Napoléon était prêt; ayant remarqué la montée en puissance des forces autrichiennes, l'empereur français avait levé une nouvelle armée d'Allemagne composée principalement de conscrits français et de soldats allemands alliés de la Confédération du Rhin. L'invasion de l'archiduc Charles ayant démarré lentement, Napoléon put lancer une contre-offensive rapide. Au cours de la campagne de Landshut qui s'ensuivit, l'armée allemande de Napoléon remporta une série de batailles et força l'archiduc Charles à retraverser le Danube. La retraite de Charles laissa la route de Vienne grande ouverte et Napoléon occupa la capitale autrichienne le 13 mai.
L'empereur François avait évacué Vienne avant l'occupation française, et l'archiduc Charles avait rallié ses forces et se trouvait alors sur la rive opposée du Danube. Tous les grands ponts sur le fleuve ayant été détruits, Napoléon dut construire le sien. Il choisit la plaine inondable de l'île de Lobau, au sud de Vienne, comme lieu idéal pour traverser le fleuve. Le 20 mai à midi, le ponton fut achevé et les premiers éléments de l'armée française traversèrent le fleuve pour occuper les villes d'Aspern et d'Essling. Le lendemain matin, Napoléon fit traverser 25 000 soldats, mais les efforts pour faire passer le reste de son armée furent contrariés par les Autrichiens qui firent flotter des barges enflammées sur le fleuve pour percer des trous dans le pont français.
Le 21 mai à 13 heures, l'archiduc Charles ordonna une attaque. Les Français furent surpris par l'assaut soudain des Autrichiens et des combats brutaux éclatèrent autour d'Aspern et d'Essling, ils durèrent une bonne partie de la nuit. La bataille reprit le matin du 22 mai; tandis que les ailes autrichiennes étaient engagées dans la lutte pour les villes, le maréchal français Jean Lannes mena une charge contre le centre autrichien vulnérable. Son attaque était à deux doigts de réussir, mais elle fut stoppée par l'intervention de l'archiduc Charles en personne qui mena une contre-attaque énergique. Au fil de la journée, les Français furent repoussés hors d'Essling et le pont fut endommagé à plusieurs reprises, empêchant Napoléon de faire passer le reste de son armée. À 15 heures, l'empereur français décida de limiter ses pertes et ordonna le repli sur Lobau. La bataille d'Essling marqua la première défaite majeure de Napoléon depuis dix ans et lui coûta entre 20 000 et 23 000 victimes, dont l'irremplaçable maréchal Lannes, mortellement blessé. Les Autrichiens subirent également environ 23 000 pertes, mais remportèrent la victoire: ils avaient empêché Napoléon de traverser la rivière.
Préparatifs
Assommé par sa défaite, Napoléon passa le lendemain de la bataille dans un état de léthargie inhabituel. L'empereur était rongé par l'indécision, ce qui l'amena à convoquer l'un des rares conseils de guerre de sa carrière. Ses maréchaux lui conseillèrent de se retirer bien au-delà du Danube pour se regrouper et se réapprovisionner en toute sécurité, mais Napoléon refusa, conscient qu'une telle action l'obligerait à renoncer à sa brillante prise de Vienne. L'empereur proposa plutôt que l'armée reste à Vienne et attende des renforts avant de tenter de traverser le Danube une seconde fois; ayant appris de ses erreurs, Napoléon était persuadé qu'une nouvelle traversée réussirait. Ses maréchaux furent convaincus et les Français déplacèrent 129 canons sur l'île de Lobau, qui resterait le point central de la seconde traversée. Napoléon concentra alors ses efforts sur l'évacuation des 10 000 blessés français du champ de bataille d'Aspern-Essling, s'assurant qu'ils reçoivent les meilleurs traitements dans les hôpitaux de Vienne; selon les mots de l'historien David Chandler, il semble que la défaite ait éveillé chez l'empereur un "rare accès de conscience" (708).
Les Autrichiens étaient tout aussi léthargiques. Le soir de sa victoire, l'archiduc Charles refusa de harceler la retraite française et choisit de rester sur la rive orientale du Danube malgré les protestations enflammées de ses généraux qui estimaient qu'ils gâchaient l'occasion de tirer parti de leur victoire. Le lendemain, Charles laissa deux corps d'armée surveiller l'activité française sur l'île de Lobau et retira le reste de son armée sur les hauteurs, de l'autre côté de la rivière Rußbach. L'archiduc semble avoir attendu le déclenchement d'un soulèvement général des Allemands contre la domination napoléonienne; bien que plusieurs rébellions aient éclaté au Tyrol, en Westphalie et en Saxe, aucune d'entre elles n'atteignit l'ampleur sur laquelle Charles comptait. Charles espérait également recevoir le renfort de son frère, l'archiduc Jean, qui dirigeait l'armée autrichienne dans le nord de l'Italie. Mais le 14 juin, l'archiduc Jean fut battu à la bataille de Raab par l'armée française d'Italie dirigée par le beau-fils de Napoléon et vice-roi d'Italie, Eugène de Beauharnais.
Alors que Jean menait son armée meurtrie à Presburg (l'actuelle Bratislava) pour se regrouper, Beauharnais conduisit ses 23 000 hommes pour rejoindre son beau-père à Vienne. Dans les jours qui suivirent, d'autres unités françaises rejoignirent l'armée de Napoléon: le général Auguste de Marmont arriva avec 10 000 hommes de Dalmatie et le maréchal Jean Bernadotte avec 14 000 soldats saxons. Le 1er juillet, Napoléon disposait d'environ 160 000 soldats français et alliés concentrés autour de Vienne, et de nombreux autres étaient encore en route. Il décida que le moment était venu de commencer les opérations et commença à déplacer des troupes, des armes et du matériel sur l'île de Lobau. Le 2 juillet, Napoléon déplaça plusieurs divisions au nord de Lobau, donnant l'impression qu'il avait l'intention de passer exactement au même endroit que la dernière fois. L'archiduc Charles mordit à l'hameçon, déplaçant toutes ses forces pour défendre la tête de pont à Aspern et Essling. Le lendemain, il devint évident qu'il s'agissait d'une simple diversion, ce qui poussa Charles à abandonner cette position et à se replier sur les hauteurs qui surplombent la plaine du Marchfeld.
Traversée du Danube
Le 4 juillet, Charles écrivit à son frère Jean à Presbourg, lui annonçant l'imminence d'une bataille qui déciderait du sort de leur dynastie. Il exhorta Jean à marcher en toute hâte. Cependant, Charles ne fit aucun effort pour renforcer la Rußbach et semblait espérer éviter une bataille majeure à cet endroit. En fin d'après-midi, tout était prêt pour le passage des Français; un pont de 14 pontons avait été préparé et était gardé par une flottille française avec l'ordre d'arrêter tout projectile que les Autrichiens pourraient envoyer pour briser le pont. À 21 heures, le général français Nicolas Oudinot fit passer son corps d'armée, chassant les rares avant-postes autrichiens stationnés sur la rive opposée. Les hommes d'Oudinot furent bientôt rejoints par deux autres corps, dirigés par les maréchaux André Masséna et Louis-Nicolas Davout.
À l'aube du 5 juillet, ces corps engagèrent l'avant-garde autrichienne sous les ordres du Feldmarschalleutenant Armand von Nordmann. Sous le feu incessant des canons français de l'île de Lobau, les troupes de Nordmann n'eurent d'autre choix que de céder du terrain, n'offrant qu'une résistance minimale à l'avancée des corps français, à l'exception du château de Sachsengang et de Gross-Enzersdorf, où Nordmann avait laissé juste assez d'hommes pour ralentir l'assaut français. Cependant, un nouveau barrage de l'artillerie française suffit à chasser les Autrichiens de ces deux positions. Un autre corps autrichien dirigé par le Feldmarschalleutenant Johann Klenau reçut l'ordre de retarder l'avancée française, mais les hommes de Klenau furent mis en échec par la cavalerie française qui utilisa les champs ouverts de la plaine du Marchfeld à son avantage. À 10 heures du matin, Nordmann et Klenau se replièrent sur la position de Charles, derrière la Rußbach, et la majeure partie de l'armée française traversa la rivière. Napoléon rassembla quelque 130 800 fantassins, 23 300 cavaliers et 544 canons contre 113 800 fantassins, 14 600 cavaliers et 414 canons pour Charles. Le décor était planté pour la plus grande bataille que l'Europe ait jamais connue.
Premier jour : 5 juillet
Napoléon installa son quartier général sur la butte de Raasdorf, le seul terrain surélevé des plaines de Marchfeld, par ailleurs complètementes plates. De là, il organisa le corps de Davout sur le flanc droit, Oudinot au centre et Masséna à gauche. Les Saxons de Bernadotte, l'armée d'Italie de Beauharnais, le corps de Marmont et la Garde impériale formeraient la ligne secondaire. Le plan de Napoléon prévoyait que Davout tourne le flanc gauche de l'ennemi pendant qu'Oudinot et Bernadotte immobilisent les Autrichiens, donnant ainsi à Beauharnais suffisamment de temps pour percer le centre de l'ennemi. Charles, quant à lui, maintint sa position sur les hauteurs, attendant anxieusement l'arrivée de l'archiduc Jean.
L'avance française commença à 13 heures; des dizaines de milliers de soldats poussèrent à travers les champs de maïs qui leur montait à la taille sur un front de 25 kilomètres de large. À 17 heures, l'armée française traversa le Marchfeld et se trouva en formation en flèche face à la Rußbach; Davout, Beauharnais et Oudinot faisaient face au milieu de la rivière avec un total de 110 000 hommes. Les Saxons de Bernadotte s'emparèrent de la ville vitale d'Aderklaa dont la possession pourrait diviser l'armée autrichienne en deux. À 19 heures, Napoléon ordonna un assaut général sur la position autrichienne, demandant à ses maréchaux de "nous donner de la musique avant la tombée de la nuit" (Roberts, 519). Plutôt qu'un assaut massif et coordonné, chaque corps français finit par mener des attaques isolées, permettant aux Autrichiens de repousser chacune d'entre elles de manière séquentielle.
Les hommes d'Oudinot furent les premiers à franchir la Rußbach. Ils attaquèrent le IIe corps autrichien du prince Hohenzollern près du hameau de Baumersdorf, mais furent rapidement repoussés après avoir subi de lourdes pertes. Les troupes franco-italiennes de Beauharnais, sur la gauche d'Oudinot, firent quelques progrès initiaux mais furent freinées par un afflux de troupes habsbourgeoises dirigées par l'archiduc Charles en personne. Lorsque certains réservistes de Beauharnais tirèrent accidentellement sur les troupes italiennes dans la confusion enfumée, les Italiens paniquèrent et s'enfuirent; leur retraite désordonnée ne fut stoppée que lorsqu'ils tombèrent nez à nez avec les baïonnettes de la Garde impériale de Napoléon.
Il ne restait plus que les troupes saxonnes de Bernadotte qui ne commencèrent leur assaut sur le village de Wagram qu'à 21 heures. L'arrivée de l'obscurité ajouta au chaos habituel du champ de bataille, et les Saxons furent incapables de progresser au-delà de la ville. Les uniformes des Saxons vêtus de blanc ressemblaient à ceux des Autrichiens, ce qui provoqua plusieurs tirs amis avant que Bernadotte n'ordonne le repli sur Aderklaa à minuit. Bernadotte, dont la rivalité avec Napoléon durait depuis des années, rendit l'empereur responsable de cet échec, déclarant ouvertement que "s'il [Bernadotte] avait commandé, il aurait forcé Charles [...] à déposer les armes presque sans combat" (Chandler, 719). Cette diatribe fut rapportée à Napoléon qui ne le prit très mal.
Davout, constatant l'échec des autres assauts français, décida de ne pas monter le sien, et la première journée de bataille s'acheva. Malgré l'échec des assauts du soir, Napoléon était satisfait de la progression de son armée. Confiant dans la victoire du lendemain, l'empereur passa la nuit dans un campement au bord de la route, dormant à côté de ses troupes et d'une pile de tambours. L'archiduc Charles étaitt également confiant dans sa victoire: il possédait toujours les hauteurs, la moitié de son armée n'avait pas encore été engagée et il attendait toujours l'arrivée de l'archiduc Jean avec 12 000 hommes en renfort. Le moral était donc au beau fixe dans les deux camps lorsque, selon les mots d'un chirurgien allemand présent à la bataille, "la nuit tomba, étendant ses ailes sombres sur les deux armées. Le silence de la mort régnait sur tous" (Gill, 52).
Deuxième jour : 6 juillet
Le deuxième jour de la bataille commença à 4 heures du matin lorsque des tirs de mousquet se firent entendre sur le flanc droit français. Le corps de Davout fut attaqué par les 18 000 hommes du IVe corps autrichien du prince Franz von Orsini-Rosenberg, soutenus par l'avant-garde meurtrie de Nordmann. Bien que Davout ait été pris au dépourvu, son IIIe corps était le mieux discipliné de l'armée française et tint bon avec brio jusqu'à ce que Napoléon puisse envoyer des renforts en urgence. À 6 heures du matin, les hommes de Rosenberg se retirèrent de l'autre côté de la Rußbach. Davout les poursuivit et commença à préparer un assaut sur la ville de Markgrafneusiedl. Entre 3 et 4 heures du matin, Bernadotte abandonna la position vitale d'Aderklaa sans combattre. Napoléon en fut furieux, d'autant plus qu'il apprit qu'Aderklaa avait depuis été occupée par le I Korps autrichien.
Bernadotte et Masséna reçurent l'ordre de reprendre Aderklaa, ce qu'ils firent brièvement avant que l'archiduc Charles ne lance de nouveaux régiments de grenadiers dans la mêlée. Bernadotte chevaucha en tête pour rallier ses hommes et croisa le chemin de Napoléon. Napoléon, encore irrité par les propos tenus par Bernadotte la nuit précédente, ne manqua pas l'occasion de railler le maréchal: "Est-ce là la manœuvre par laquelle vous alliez faire déposer les armes à l'archiduc ? Un incapable tel que vous ne me sert à rien" (Roberts, 522). L'empereur retira rapidement Bernadotte de son commandement et lui ordonna de quitter l'armée dans les 24 heures. Pendant ce temps, une division de troupes franco-hessoises déferla sur Aderklaa aux cris de "Vive l'Empereur !", mais elles avancèrent trop et furent écrasées par une nouvelle contre-attaque autrichienne. À 9 h 45, les Français reprirent enfin le contrôle de la ville, mais l'aile gauche française était totalement désorganisée.
À 10 heures, le VIe corps autrichien de Klenau profita de la confusion pour s'engouffrer dans la brèche laissée vacante par Masséna sur le flanc gauche français. Klenau balaya l'artillerie française et avança jusqu'à Essling, menaçant l'île de Lobau elle-même. C'était le point critique. Cependant, Klenau choisit fatalement d'arrêter son attaque en attendant de nouveaux ordres, laissant à Napoléon le temps de manœuvrer. Pour donner à Masséna le temps d'exécuter cette manœuvre, Napoléon ordonna à la cavalerie de réserve de lancer une série de charges quasi-suicidaires contre les Autrichiens massés près d'Aderklaa. Napoléon réunit également une "grande batterie" de 112 canons pour immobiliser les Autrichiens et ordonna à Davout de commencer son attaque sur Markgrafneusiedl. Les hommes de Klenau étaient trop serrés les uns contre les autres et constituaient une proie facile pour la nouvelle batterie de Napoléon et pour les troupes de Masséna. Le moment critique était passé.
Davout, quant à lui, dirigea personnellement l'assaut de Markgrafneusiedl. Il s'ensuivit de violents combats maison par maison, les Français payant lourdement de leur sang chaque mètre gagné. Le cheval de Davout fut tué sous lui et son subordonné, le général Gudin, fut blessé à quatre reprises. Pourtant, les Français parvinrent à prendre le village en flammes et plusieurs contre-attaques autrichiennes ne parvinrent pas à les déloger; Nordmann fut tué en menant l'une de ces attaques; son corps fut abandonné dans un fossé par ses hommes en fuite. Lorsque Napoléon vit à travers sa lorgnette que Davout s'était emparé de Markgrafneusiedl, il fit une sieste rapide sur sa selle, sachant que la bataille était gagnée. Seule l'apparition de l'archiduc Jean aurait pu changer la donne, mais celui-ci avait fait demi-tour dès qu'il avait appris que son frère était au bord de la défaite.
Pour assurer la victoire, Oudinot fut chargé de prendre d'assaut les hauteurs à l'est de Wagram, l'essentiel étant confié au général Étienne Macdonald. Macdonald forma avec ses 8 000 hommes un immense carré creux qui constituait une cible facile pour les canons autrichiens; en peu de temps, le commandement de Macdonald fut réduit à seulement 1 500 hommes. Frustré, Napoléon envoya Marmont en renfort, et les Français délogèrent lentement les Autrichiens des hauteurs. À 14 heures, l'archiduc Charles se rendit compte que son frère n'arrivait pas et ordonna un retrait progressif. Napoléon choisit de ne pas les poursuivre, craignant toujours que Jean n'apparaisse. Ce n'est que le lendemain matin que Napoléon réalisa qu'il n'y aurait pas de troisième jour de combat. Il avait gagné.
Suites de la victoire
La victoire de Napoléon coûta très cher : il perdit 32 500 hommes tués ou blessés, soit 24 % de son armée. Ce chiffre incluait 40 généraux et 1 822 officiers subalternes. Les Autrichiens subirent 37 156 pertes, dont quatre généraux morts et 13 officiers supérieurs blessés. Malgré l'horrible carnage, les Français célébrèrent leur victoire tant attendue; "toute l'armée française s'est enivrée la nuit suivant Wagram", se souvint un officier français (Roberts, 525). Macdonald, Oudinot et Marmont reçurent le grade de maréchal après la bataille. Les 10 et 11 juillet, Marmont affronta Charles lors de la bataille de Znaïm, qui ne fut pas concluante et qui conduisit Charles à demander un armistice. La guerre de la Cinquième Coalition était terminée; si peu de temps après une défaite, la victoire de Wagram garantit que la domination de Napoléon sur l'Europe durerait encore un peu.