Bataille de Leipzig

10 jours restants

Investissez dans l'enseignement de l'Histoire

En soutenant notre organisation reconnue d'utilité publique, World History Foundation, vous investissez dans l'avenir de l'enseignement de l'Histoire. Votre don nous aide à transmettre à la nouvelle génération les connaissances et les compétences dont elle a besoin pour comprendre le monde qui l'entoure. Aidez-nous à démarrer la nouvelle année prêts à publier des contenus historiques fiables et gratuits pour tous.
$3081 / $10000

Article

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 28 septembre 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais
Écouter cet article
X
Imprimer l'article

La bataille de Leipzig (16-19 octobre 1813), ou bataille des Nations, fut la plus grande bataille des guerres napoléoniennes (1803-1815), à laquelle participèrent plus d'un demi-million de soldats et qui fit plus de 100 000 victimes. Point culminant de la campagne allemande de 1813, la bataille se solda par la défaite décisive de l'empereur français Napoléon Ier (r. de 1804 à 1814 ; 1815).

Battle of Leipzig, 1813
Bataille de Leipzig, 1813
Vladimir Moshkov (Public Domain)

Campagne d'Allemagne

Lorsque l'empereur français Napoléon Ier rentra à Paris en décembre 1812, il était clair que son empire était en péril. L'échec catastrophique de l'invasion de la Russie par Napoléon, lancée à peine six mois auparavant, avait entraîné la perte de près d'un demi-million de soldats, victimes de la maladie, de la désertion, de la famine et des combats; la plus grande armée que la France ait jamais produite avait donc cessé d'exister, ses éléments ayant été ensevelis sous la neige russe. Les armées russes, non contentes de repousser Napoléon hors de Russie, traversaient maintenant la Pologne, avec l'intention de mettre fin à la domination de Napoléon en Europe centrale. Pour ne rien arranger, 200 000 soldats français étaient toujours bloqués en Ibérie où ils combattaient les Britanniques, les Espagnols et les Portugais dans la sanglante guerre d'Espagne (1807-1814). Après la défaite française à la bataille de Salamanque (22 juillet 1812), le régime de l'Espagne bonapartiste se retrouva dans une situation précaire; l'armée anglo-espagnole-portugaise était bientôt prête à envahir la France.

Supprimer la pub
Publicité
Les coalisés espéraient réduire l'armée de Napoléon par attrition.

Son empire s'effondrant peu à peu tout autour de lui, Napoléon devait agir rapidement. À peine avait-il annoncé la destruction de la Grande Armée à un public français sidéré qu'il déclara la levée d'une nouvelle armée de 150 000 hommes pour protéger la France de ses ennemis; en mars 1813, il avait étonnamment atteint ce quota de nouvelles troupes, principalement par le biais de la conscription forcée. À ce moment-là, la Prusse unit ses forces à celles de la Russie; dans le traité de Kalisch, signé en février 1813, chaque nation s'engagea à ne pas faire de paix séparée sans le consentement de l'autre, ce qui marqua le début de la guerre de la Sixième Coalition (1813-1814). Désireuse de libérer l'Allemagne de l'emprise de l'empereur français, l'armée russo-prussienne envahit la Saxe, dont le roi était l'un des plus puissants alliés allemands de Napoléon. L'armée napoléonienne n'était pas tout à fait prête pour la bataille: elle était composée en grande partie de recrues non entraînées et ne possédait pratiquement pas de cavalerie, la plupart des chevaux de Napoléon étant morts en Russie. Mais Napoléon ne pouvait se permettre de perdre plus de temps et se mit en route pour la Saxe en avril.

Malgré la piètre qualité de son armée, Napoléon prouva au monde entier qu'il était encore une force à prendre au sérieux. Au début de la campagne allemande de 1813, il remporta deux grandes victoires sur l'armée russo-prussienne, d'abord à la bataille de Lützen (2 mai), puis à la bataille de Bautzen (20-21 mai). Cependant, le manque de cavalerie de Napoléon l'empêcha d'exploiter ces victoires, car les armées coalisées pouvaient se retirer des champs de bataille pour se regrouper. Les Coalisés n'en furent pas moins découragées et demandèrent à Napoléon un armistice. L'empereur français, qui avait désespérément besoin de renforts, accepta et l'armistice entra en vigueur le 4 juin. De nombreux historiens considèrent qu'il s'agit là d'une erreur de la part de Napoléon qui perdit l'élan acquis lors de ses deux précédentes victoires et laissa aux Coalisés un temps précieux pour réévaluer la situation.

Supprimer la pub
Publicité

Le plan Trachenberg

La Sixième Coalition ayant été rejointe par l'Autriche et la Suède, les dirigeants coalisés se réunirent au château de Trachenberg pour élaborer une nouvelle stratégie visant à vaincre Napoléon. Dans le plan de Trachenberg qui en résulta, il fut décidé de créer trois armées multinationales: la première était l'armée de Bohême, forte de 230 000 hommes et dirigée par le maréchal autrichien Karl Philipp, prince de Schwarzenberg, un général talentueux qui avait été contraint de se battre pour Napoléon pendant la campagne de Russie. La seconde était une force de 140 000 hommes, baptisée Armée du Nord et commandée par le prince héritier suédois Charles Jean. Avant son élection comme héritier du trône de Suède en 1810, Charles Jean était connu sous le nom de Jean-Baptiste Jules Bernadotte et avait été un maréchal français au service de Napoléon. La troisième force était l'armée de Silésie, forte de 105 000 hommes et dirigée par le général prussien Gebhard Leberecht von Blücher, un patriote ardent qui voulait se venger de la défaite humiliante subie par la Prusse en 1806. Chaque armée était composée d'éléments multinationaux afin d'éviter qu'une seule nation membre de la coalition ne domine les autres.

The First French Empire under Napoleon I, 1812
Le Premier Empire français sous Napoléon Ier, 1812
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

La deuxième partie du plan Trachenberg concernait la stratégie à adopter pour vaincre Napoléon. Comme aucun commandant coalisé ne se réjouissait à l'idée d'affronter Napoléon, il fut décidé que les armées alliées éviteraient d'engager toute force française dirigée directement par l'empereur des Français. Elles se concentreraient plutôt sur l'attaque des lignes de ravitaillement françaises et sur les petits détachements français dirigés par les subordonnés de Napoléon. Les Coalisés espéraient ainsi réduire l'armée napoléonienne par attrition.

Supprimer la pub
Publicité

La défection de la Bavière

Les hostilités reprirent le 18 août et les Alliés mirent en œuvre le plan Trachenberg. Le maréchal français Nicolas Oudinot, envoyé pour s'emparer de Berlin, fut intercepté et battu par son ancien camarade, le prince Charles-Jean, à Großbeeren (23 août), tandis qu'un autre maréchal français fut battu par Blücher à Katzbach (26 août). Les choses semblaient aller pour le mieux pour la Coalition jusqu'au 26 août, lorsque Napoléon déjoua les plans de l'armée de Bohême de Schwarzenberg et l'obligea à livrer la gigantesque bataille de Dresde (26-27 août). La bataille fut une victoire française et Schwarzenberg fut contraint de battre en retraite après avoir perdu plus de 30 000 hommes. Cependant, les efforts de Napoléon pour capitaliser sur sa victoire furent une fois de plus contrariés, cette fois parce que le corps qu'il avait envoyé à la poursuite de Schwarzenberg fut encerclé et vaincu à Kulm (29-30 août). La survie de l'armée de Schwarzenberg et la série de défaites subies par les maréchaux de Napoléon réduisirent à néant les gains obtenus à Dresde.

Avec la défection de la Bavière, Napoléon constata que son empire avait commencé à se désintégrer.

Alors que Napoléon voyait ses plans contrariés à chaque tournant, les États membres de la Confédération du Rhin observaient les événements avec interêt. Une ligue d'États allemands sous la protection de Napoléon, la Confédération du Rhin avait fourni des troupes à l'armée napoléonienne lors de chaque campagne depuis sa création en 1806. Or, la montée du nationalisme allemand et l'inquiétude d'être du côté des perdants de la guerre amenèrent plusieurs de ces États à repenser leur allégeance. Le 8 octobre 1813, le royaume de Bavière, autrefois le plus fidèle allié allemand de Napoléon, changea de camp et rejoignit la Sixième Coalition, suivi par plusieurs autres États allemands. Avec la défection de la Bavière, Napoléon constata que son empire avait commencé à se désintégrer sous ses yeux. Seule une victoire décisive pouvait le sauver.

Préparatifs

Alors que les trois principales armées de la coalition lui faisaient face, Napoléon décida d'abandonner son projet de s'emparer de Berlin. Il choisit plutôt de marcher sur Leipzig pour protéger ses lignes de communication. Il ordonna à toutes ses forces de se concentrer autour de la ville et, le 14 octobre, environ 177 000 soldats français étaient rassemblés dans les environs de Leipzig. Pendant ce temps, l'armée de Schwarzenberg s'approchait par le sud, tandis que Blücher et Charles Jean descendaient par le nord-ouest. Une quatrième armée de la coalition, dirigée par le général Levin August von Bennigsen, se rapprochait également. Les Coalisés disposaient d'une force totale d'environ 325 000 hommes, mais ce nombre augmentait rapidement.

Supprimer la pub
Publicité

Le champ de bataille de Leipzig était divisé par les rivières Elster, Pleisse, Luppe et Parthe, la ville elle-même étant située au confluent de l'Elster et de la Pleisse. Au sud de la ville, le terrain était couvert de marais et de forêts, tandis qu'à l'ouest et au nord, il était plus plat et plus ouvert, et à l'est, il était parsemé de crêtes et de hameaux. La ville de Leipzig était défendue par une muraille en mauvais état, mais les Français prirent des mesures pour fortifier la ville et ses faubourgs. Tout cela donnait à Napoléon une excellente position défensive, mais l'empereur français n'avait pas l'intention de livrer une bataille défensive. Il prévit d'envoyer le gros de son armée, soit 130 000 hommes, dans une charge contre l'armée de Schwarzenberg entre les rivières Pleisse et Parthe; l'espoir était que Napoléon puisse vaincre Schwarzenberg avant que les autres armées alliées n'aient une chance de converger. Les Français passèrent toute la journée du 15 octobre à se mettre en position.

Napoleon and Poniatowski at the Battle of Leipzig
Napoléon et Poniatowski à la bataille de Leipzig
January Suchodolski (Public Domain)

Pendant ce temps, dans le camp de Schwarzenberg, les monarques de trois des grandes puissances de la Coalition se réunissaient: Le tsar Alexandre Ier de Russie (r. de 1801 à 1825), l'empereur François Ier d'Autriche (r. de 1804 à 1835) et le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse (r. de 1797 à 1840). Sur les conseils du tsar, Schwarzenberg présenta un plan dans lequel l'armée de Blücher attaquerait par le nord-ouest et un corps autrichien de 19 000 hommes, dirigé par le général Ignác Gyulay, guetterait la route de fuite de Napoléon à l'ouest. L'attaque principale des Coalisés fut alors lancée depuis le sud, le général russe Mikhaïl Barclay de Tolly supervisant l'assaut d'une série de villages (Markkleeberg, Wachau, Liebertwolkwitz) qui constituaient la partie méridionale de la ligne française.

Première journée : 16 octobre

La bataille commença tôt le 16 octobre, journée sombre et pluvieuse. Dans le secteur sud du champ de bataille, le corps prussien du général Kleist avança le long de la rivière Pleisse et prit d'assaut le village de Markkleeberg, défendu par les troupes polonaises du prince Józef Poniatowski. Des combats de rue brutaux, rendus plus sanglants par la haine raciale, eurent lieu à Markkleeberg pendant toute la matinée, jusqu'à ce que les Polonais de Poniatowski ne soient finalement forcés de quitter le village; Kleist ne put les poursuivre à cause des tirs incessants de l'artillerie française qui bloquèrent les Prussiens à Markkleeberg jusqu'à plus de 10 heures du matin. Pendant ce temps, les troupes alliées dirigées par Eugène de Württemberg capturèrent la ville de Wachau, mais furent également bloquées par les canons français. À 11 heures, l'élan de l'attaque coalisée sur le front sud s'était brisé et Napoléon lança sa propre contre-attaque. 150 canons français s'abattirent sur les troupes de Kleist et d'Eugène, tandis que Napoléon ordonnait une avancée frontale générale.

Supprimer la pub
Publicité

Battle of Leipzig, 16 October 1813
Bataille de Leipzig, 16 octobre 1813
Andrei nacu (Public Domain)

Le maréchal Étienne Macdonald menaça alors le flanc droit des Coalisés et prit d'assaut les hauteurs de Kolmberg tandis que les maréchaux Poniatowski, Victor, Oudinot et Augereau avancèrent en colonnes denses. Cette attaque fut soutenue par Joachim Murat, roi de Naples, qui mena 10 000 cavaliers français, italiens et saxons dans une charge tonitruante, réduisant en pièces le corps prussien de Kleist et le poursuivant jusqu'à Crobern. À 14 h 30, le général Bordesoulle dirigea 18 escadrons de cavalerie française contre l'infanterie d'Eugène, enfonçant ainsi une profonde avancée dans la ligne coalisée. Deux bataillons coalisés furent brisés sous la charge et 26 canons furent capturés alors que Bordesoulle poursuivait sa route, atteignant presque le poste de commandement du tsar Alexandre. Cela aurait pu être le moment décisif de la bataille, mais la charge de Bordesoulle fut ralentie par le terrain marécageux et l'infanterie française ne réussit pas à soutenir son attaque. Bordesoulle fut rapidement mis en échec par la cavalerie de la Garde russe, et le rendez-vous était manqué; néanmoins, Napoléon semblait optimiste à ce stade de la bataille, écrivant "tout va bien" au roi de Saxe (Chandler, 929).

Cependant, l'évolution des fronts ouest et nord ne tarda pas à ralentir l'élan français. Dans la matinée, les troupes autrichiennes de Gyulay attaquèrent la banlieue ouest de Lindenau; comme cela menaçait la voie de retraite française, le corps du général Henri Bertrand fut envoyé pour forcer Gyulay à quitter la banlieue. Les combats à Lindenau durèrent tout le reste de la journée et, bien que Bertrand ait conservé le contrôle de la banlieue, le fait qu'il ait été coincé dans la défense de Lindenau signifiait que son corps n'était pas en mesure de participer à l'attaque principale de Napoléon. Les Français s'enlisèrent également dans le secteur nord, à Möckern, où le corps du maréchal Auguste de Marmont fut bloqué face à l'armée de Blücher. Marmont commandait probablement les meilleures troupes de l'armée française et fut en mesure de soutenir vague après vague les attaques féroces des Prussiens. Finalement, Marmont vit une opportunité de mettre en déroute le corps prussien et ordonna une charge; cependant, son commandant de cavalerie refusa d'obtempérer. Marmont fut contraint de lancer l'attaque avec sa seule infanterie, et ses hommes furent taillés en pièces par la cavalerie de Blücher. Marmont fut chassé de Möckern et les Prussiens s'emparèrent de la ville.

Cavalry Fight at  Möckern
Combat de cavalerie à Möckern
Armand Freiherr and Ardenne Berlin (Public Domain)

Bertrand et Marmont étant retenus, Napoléon fut contraint de disperser ses attaques. La première journée de combat avait coûté aux deux armées des pertes effroyables: les Français avaient subi 25 000 pertes, les Coalisés 30 000. Le 17 octobre fut calme et sans combat, les deux camps passant la journée à se reposer et à rassembler des renforts. Mais la situation s'aggrava pour les Français lorsque Bennigsen et le prince Charles Jean arrivèrent, ajoutant 145 000 hommes supplémentaires aux forces coalisées; de son côté, Napoléon n'avait pu rassembler que 14 000 renforts. Après le rejet de sa demande d'armistice, Napoléon commença à préparer un repli stratégique.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Deuxième jour : 18 octobre

Les Coalisés avaient prévu une série de six attaques contre Napoléon; Blücher et Gyulay renouvelèrent leurs attaques au nord et à l'ouest, tandis que d'autres attaques furent menées sur les villages clés du sud avant le coup final contre l'armée française à Leipzig. Napoléon, quant à lui, raccourcit sa ligne en vue d'une retraite. Bertrand repoussa facilement la deuxième attaque de Gyulay sur Lindenau, et les Polonais de Poniatowski défendirent avec succès le village de Connewitz. Cependant, les Français reçurent un coup dur à 9 heures du matin, lorsque 5 400 soldats saxons de Napoléon firent défection et rejoignirent la Coalition; les Saxons avaient combattu sous les ordres de Charles Jean à la bataille de Wagram (1809) et avaient encore de l'affection pour leur ancien commandant. La trahison des Saxons entama sérieusement le moral des Français.

Battle of Leipzig, 18 October 1813
Bataille de Leipzig, 18 octobre 1813
Andrei nacu (Public Domain)

Des combats confus et sanglants se déroulèrent tout au long de la journée. Les combats les plus sanglants eurent lieu à Probsthedia, un village situé juste au sud-est de Leipzig. Le tsar Alexandre s'intéressait personnellement à la capture de ce village et ordonna à Barclay de s'en emparer à tout prix; vague après vague, les attaques coalisées se brisèrent sur la défense française. Un dernier assaut, mené par la 3e division d'infanterie russe, réussit à pénétrer dans le village et à détruire plusieurs unités d'infanterie françaises. Cependant, les Russes furent repoussés par la Garde impériale de Napoléon. Au nord de Leipzig, les 137 canons de Marmont se livrèrent à un duel d'artillerie avec 180 canons coalisés à Schönefeld; les combats durèrent une bonne partie de la nuit, après quoi Marmont fut repoussé vers Leipzig. Blücher, quant à lui, atteignit les faubourgs de Leipzig; c'est au cours de la bataille pour les faubourgs qu'un détachement britannique tira ses terrifiantes fusées Congreve qui eurent un effet dévastateur sur le moral des Français. Dans l'après-midi du 18 octobre, Napoléon n'avait presque plus de munitions et savait que le moment était venu de battre en retraite.

Troisième jour: 19 octobre

À 2 heures du matin, le 19 octobre, les Français commencèrent à se retirer; 30 000 soldats dirigés par Oudinot et Poniatowski furent laissés à Leipzig pour couvrir la retraite. Les Français n'ayant pas pu construire de pontons, le seul moyen de s'échapper était d'emprunter un pont unique sur la rivière Pleisse. La retraite devint rapidement chaotique car les chariots de munitions, les canons, le bétail, les femmes, les soldats et les blessés s'entassèrent les uns sur les autres. Pourtant, les Coalisés ne se rendirent pas compte que Napoléon battait en retraite avant 7 heures du matin et n'organisèrent pas d'attaque avant 10 heures. Lorsque l'attaque coalisée se produisit, elle fut tenue en échec par les troupes d'Oudinot et de Poniatowski, et la retraite se poursuivit à un rythme régulier, bien que lent.

Explosion of the Bridge at Leipzig
Explosion du pont de Leipzig
Carle Vernet (Public Domain)

Puis, ce fut la catastrophe. Napoléon avait ordonné que le pont soit détruit une fois que toute l'armée française l'aurait traversé, déléguant la tâche à un certain colonel Montfort. Ne voulant pas être le dernier homme à quitter la ville, Montfort abandonna son poste plus tôt que prévu, laissant la tâche de faire sauter le pont à un jeune caporal. Vers 13 heures, le caporal paniqua et fit sauter le pont prématurément, alors qu'il était encore encombré de chariots et de personnes. Des morceaux de pont, des chariots et des parties de corps furent projetés en l'air, alors que des milliers de soldats français restèrent pris au piège dans Leipzig. La plupart d'entre eux se rendirent, mais plusieurs milliers de soldats tentèrent de traverser les rivières à la nage; Oudinot y parvint, mais Poniatowski, affaibli par plusieurs blessures graves, se noya. Ainsi s'acheva la bataille de Leipzig. Les Coalisés avaient gagné, au prix de 54 000 morts et blessés. Les Français ne subirent qu'environ 38 000 pertes au combat, mais perdirent 30 000 hommes supplémentaires comme prisonniers après la destruction du pont.

Suites de la bataille

La bataille de Leipzig accéléra le déclin de l'empire napoléonien. Le roi de Saxe, l'un des derniers alliés allemands de Napoléon, fut fait prisonnier peu après la bataille, et les principautés restantes de la Confédération du Rhin firent défection au profit de la Coalition. En novembre, la Confédération n'existait plus et l'Empire français n'était plus présent à l'est du Rhin. Napoléon rentra précipitamment en France pour préparer une nouvelle campagne, mais le fait d'avoir perdu deux armées en deux ans entacha définitivement sa réputation martiale. Pendant les six mois qui suivirent Leipzig, Napoléon continua de résister à l'invasion de la France par la Coalition; cependant, la chute de Paris en mars 1814 sonna le glas et Napoléon fut contraint d'abdiquer en avril. Il fut exilé à l'île d'Elbe et la Coalition victorieuse se réunit à Vienne pour commencer à planifier l'Europe post-napoléonienne. Bien entendu, le Congrès de Vienne serait brièvement interrompu par le retour de Napoléon lors des Cent-Jours.

Allied Declaration of Victory After the Battle of Leipzig
Déclaration de victoire des Alliés après la bataille de Leipzig
Johann Peter Krafft (Public Domain)

La bataille de Leipzig fut la plus grande bataille de l'histoire européenne avant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Elle impliqua plus d'un demi-million de soldats venus de tout le continent européen, fit plus de 100 000 victimes et entraîna le déferlement de plus de 200 000 munitions d'artillerie.. La bataille marqua la réémergence de la Prusse en tant que grande puissance et contribua fortement à la chute de Napoléon.

Supprimer la pub
Publicité

Questions & Réponses

Qu'est-ce que la bataille de Leipzig ?

La bataille de Leipzig, également connue sous le nom de bataille des Nations, est une bataille qui se déroula du 16 au 19 octobre 1813 pendant les guerres napoléoniennes. Cette bataille, la plus importante de l'histoire européenne avant la Première Guerre mondiale, se solda par une défaite de Napoléon et conduisit à l'effondrement de son empire.

Pourquoi la bataille de Leipzig a-t-elle été importante ?

La bataille de Leipzig est importante car c'est la plus grande bataille des guerres napoléoniennes. Elle mit également fin au contrôle de Napoléon sur l'Allemagne et permit à la Prusse de redevenir une puissance dominante en Europe centrale.

Qui participa à la bataille de Leipzig ?

La bataille de Leipzig fut livrée par l'empereur Napoléon Ier et son armée composée de près de 200 000 soldats français, polonais et italiens. Plus de 325 000 soldats de la Sixième Coalition, composée d'Autrichiens, de Prussiens, de Russes et de Suédois, s'opposaient à lui. Les soldats allemands combattirent des deux côtés de la bataille.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, septembre 28). Bataille de Leipzig [Battle of Leipzig]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2287/bataille-de-leipzig/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Bataille de Leipzig." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le septembre 28, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2287/bataille-de-leipzig/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Bataille de Leipzig." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 28 sept. 2023. Web. 21 déc. 2024.

Adhésion