Histoire du Thé Vert Japonais

Article

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 19 mars 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais, indonésien, espagnol, Turc
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L'histoire du thé vert japonais remonte au VIIIe siècle, époque à laquelle il était un stimulant populaire pour les moines méditants. Dans cet article, nous examinons les origines et la culture du thé, comment il en est venu à faire partie intégrante de la culture japonaise, le symbolisme de la cérémonie japonaise du thé et comment boire du thé selon les principes traditionnels japonais.

Comme l'a noté l'écrivain japonais Kakuzo Okakura (1862-1913) dans son célèbre ouvrage Le livre du thé: "Avec nous, le thé est devenu plus qu'une idéalisation de la forme de boisson; c'est une religion de l'art de vivre" (28).

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Japanese Matcha Green Tea
Thé vert Matcha japonais
Markus Kniebes (Public Domain)

Origines bouddhistes

Dans les traditions chinoise et japonaise, la découverte du thé (cha) est attribuée au sage indien Daruma (alias Bodhidharma), fondateur du bouddhisme Chan, précurseur du bouddhisme Zen, au 5-6e siècle. Daruma fit connaître sa nouvelle doctrine et fonda le temple de Shaolin dans l'est de la Chine (Shorinji pour les Japonais). Il y médite assis face à un mur pendant neuf longues années. Au terme de cette période, ses jambes s'étaient desséchées et, sur le point d'atteindre l'illumination, il s'endormit. Furieux d'avoir manqué cette dernière étape, il arracha ses paupières et les jeta au sol. Il en sortit un arbuste, le théier.

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La boisson au thé est obtenue en ajoutant de l'eau chaude aux jeunes feuilles, aux extrémités des feuilles et aux bourgeons des feuilles de l'arbuste à feuilles persistantes Camellia sinensis, originaire des collines du sud-ouest de la Chine et/ou du nord-est de l'Inde. À l'époque, le thé était préparé en faisant bouillir des briques de thé fermenté, auxquelles on ajoutait souvent du sel.

Les idéaux clés de la consommation de thé sont wa (harmonie), kei (respect), sei (pureté) et jaku (élégance et tranquillité).

Le thé devint populaire auprès des moines bouddhistes zen, car on pensait qu'il favorisait la méditation et empêchait le sommeil. La teneur en caféine du thé, bien que moindre que celle du café (14-61 mg contre 95-200 mg par portion de 225g environ), fait de cette boisson un stimulant léger. On pensait que le thé avait des vertus médicinales, voire qu'il favorisait la longévité. Des tests ont montré que les tanins antioxydants du thé peuvent renforcer le système immunitaire. Pour certains, le thé était considéré comme un remède contre la gueule de bois, un remède contre l'affaiblissement de la vue et (appliqué sous forme de pâte), même un remède contre les rhumatismes.

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Le thé fut introduit au Japon au 8e siècle par des moines, des commerçants et des diplomates en visite. En outre, des moines japonais visitèrent la Chine et en rapportèrent des pratiques culturelles telles que la consommation de thé. L'un de ces moines, Saichō (767-822), fondateur du bouddhisme Tendai, aurait, selon la tradition, apporté des graines de thé au Japon vers 805 et les aurait planté à Yeisan. La première mention du thé dans la littérature japonaise se trouve dans le Nihon Koki, écrit vers 840. L'empereur Saga (r. de 809 à 823) y est décrit comme visitant le temple Bonshaku et buvant un bol de thé servi par le moine Eichū (743-816). Impressionné par cette boisson, Saga fit cultiver des théiers dans plusieurs régions de l'ouest du Japon.

La consommation de thé prit véritablement son essor au Japon à partir de 1190 environ, lorsque le célèbre moine Eisai (1141-1215), qui établit le bouddhisme zen Rinzai au Japon, en fit l'apologie. En 1214, Eisai écrivit même un livre vantant les mérites du thé, intitulé de manière suggestive Buvez du thé et prolongez votre vie (Kissa yojoki). Les gens ordinaires pouvaient désormais acheter du thé auprès de vendeurs ambulants. Le premier vendeur mentionné dans la littérature apparaît dans un ouvrage daté de 1403. Les vendeurs de thé vendaient généralement le thé sur les marchés de rue, au bord des routes et à l'extérieur des temples. Les vendeurs s'adressaient aux clients en criant "ippuku issen", ce qui signifie "un bol pour une pièce".

17th-century Japanese Tea Vendors
Vendeurs de thé japonais du XVIIe siècle
Kanō Osanobu & Kanō Masanobu (Public Domain)

Le thé vert pouvant être amer, on préparait généralement le thé à l'époque médiévale en pilant les feuilles et en faisant une boule avec de l'amazura (un édulcorant fabriqué à partir de raisins) ou du gingembre, que l'on laissait ensuite infuser dans de l'eau chaude. En raison de son prix élevé, le thé devint également populaire dans l'aristocratie du Japon médiéval. Le calme de la consommation de thé était très apprécié pendant la période turbulente de Sengoku (Sengoku Jidai, 1467-1568), également connue sous le nom de période des Royaumes Combattants, au cours de laquelle des seigneurs de guerre rivaux ou daimyo se battirent âprement pour le contrôle du Japon. La maison de thé (voir ci-dessous) devint, plus que jamais, un lieu de retraite et de répit, et la consommation de thé devint particulièrement populaire dans la classe des guerriers samouraïs. Au XVIe siècle, la plante était cultivée dans tout le Japon, les salons de thé la vendaient dans les villes et les villages, et presque tous les membres de la société japonaise buvaient du thé, du simple fermier au haut fonctionnaire.

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Culture et commerce

L'un des premiers endroits où l'on cultiva du thé de haute qualité est le temple Kōzan-ji, sur le mont Toganoo. C'est peut-être là que l'on aurait découvert que l'ombrage des théiers rendait le thé moins amer, à tel point que le thé Toganoo est devenu une sorte de marque à part entière. Uji, dans le Yamashiro, est la région la plus connue pour sa production de thé.

Un livre de Totōmi datant de 1680, Hyakushō denki (La vie d'un paysan), donne les conseils suivants pour la culture du thé, en soulignant la polyvalence de cette plante:

Le thé est une chose utile pour tous les gens, qu'ils soient de la classe supérieure ou non. Il peut être planté en bordure de champs secs, ou comme champs secs de montagne, ou dans des endroits où le sol est mauvais et où il n'est pas possible de cultiver, ou dans les cours des maisons, ou dans n'importe quel endroit ouvert.

(Farris, 83)

Même si le processus est aujourd'hui largement mécanisé, les feuilles de thé nécessitent plusieurs étapes de production pour être prêtes à être consommées. Certaines maisons de thé japonaises utilisent encore les méthodes traditionnelles. Tout au long du mois de mai, les feuilles les plus belles et les plus vertes sont cueillies. Pour éviter la fermentation et conserver leur couleur verte fraîche, les feuilles sont cuites à la vapeur. Le processus de cuisson à la vapeur dure jusqu'à 20 secondes et était à l'origine réalisé à l'aide de tamis en bambou placés au-dessus de réservoirs d'eau bouillante. Une autre solution consiste à placer les feuilles de thé dans une cage en bambou placée au-dessus d'une casserole chauffée, mais cette méthode, connue sous le nom de "cuisson à l'étouffée", était plus courante en Chine et dans d'autres pays asiatiques. Les feuilles sont ensuite étalées uniformément sur une table chauffée pour sécher. Les feuilles sont jetées en l'air à la main pour éliminer toute humidité persistante. Pour assécher davantage les feuilles et s'assurer qu'elles ne sont pas recroquevillées, de petits groupes de feuilles sont roulés à la main sur la table. Cette étape, qui peut également être réalisée à l'aide d'une brosse et d'une planche rainurée, permet de briser les structures cellulaires internes, ce qui renforce l'arôme. Les feuilles doivent maintenant être complètement sèches et avoir la forme d'une aiguille. Elles sont ensuite cuites au four pour éliminer le plus d'humidité possible et prolonger ainsi leur durée de conservation. Pour le matcha, le thé vert le plus raffiné du Japon, les feuilles sont triées pour éliminer les impuretés, les nervures et les tiges, puis hachées, filtrées et aérées une nouvelle fois. La masse est ensuite stockée et broyée dans un mortier en pierre pour obtenir une poudre très fine au moment de la consommation.

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Movement of "Tea" & "Cha" Around the Globe
Mouvement du « thé » et du « cha » à travers le monde
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Avec l'augmentation de la production, le thé devint une source de revenus fiscaux à partir du 13e siècle. Le thé n'était plus seulement consommé par ceux qui le cultivaient, il était devenu une grosse affaire et s'était imposé comme partie intégrante de la culture japonaise. À la fin du XVIe siècle, les commerçants portugais et hollandais commencèrent à s'intéresser au thé, et la boisson fut introduite en Europe vers 1607. La culture du thé se répandit dans les colonies européennes, notamment en Inde britannique. Le Japon, qui préféra rester isolé pendant une grande partie de son histoire, finit par chercher à commercer avec l'Europe. Faisant écho à l'histoire du Champagne et notamment aux innovations de Madame Clicquot-Ponsardin, le premier marchand de thé japonais à rechercher de nouveaux débouchés à l'étranger était une femme, Kei Ōura (1828-1884), qui exporta six tonnes de thé vers l'Arabie, l'Angleterre et les États-Unis en 1853.

La culture du thé se poursuivit avec succès au XIXe siècle. L'historien W. W. Farris suggère que l'excédent agricole de la production de thé contribua à l'industrialisation du Japon. Les bienfaits pour la santé de la consommation d'eau bouillie et les effets stimulants du thé peuvent également avoir contribué à aider le Japon à disposer d'une main-d'œuvre en bonne forme physique, nécessaire pour les longues périodes de travail dans les usines.

En 1875, les cultivateurs de thé commencèrent à s'intéresser aux nouvelles méthodes utilisées dans les plantations en Inde. Motokichi Tada (1829-1896) se rendit à Darjeeling et rapporta des idées de nouvelles machines et de nouveaux théiers à replanter au Japon. Le thé est alors devenu une boisson véritablement mondiale. Au XXIe siècle, le thé reste populaire auprès des cultivateurs japonais, qui produisent quelque 80 000 tonnes de thé par an.

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Art du thé

Pour en revenir au Japon médiéval, le thé était si populaire au XIIIe siècle que des écoles spécialisées commencèrent à fleurir pour enseigner aux gens comment boire le thé. Le thé vert dominait et se déclinait en deux variétés: les feuilles brutes, utilisées pour le thé bu après les repas, et le thé en poudre fine, réservé aux grandes occasions. Les gens buvaient le thé dans des salons de thé dédiés (chashitsu) ou dans une maison de thé située dans un jardin. Cette maison est appelée sukiya, ce qui signifie "maison de l'imparfait", car elle était au tout début construite avec des matériaux très simples comme le bambou, la terre et le chaume, et elle était peu meublée. Les portes étaient basses, peut-être pour rappeler à tous les occupants qu'ils étaient égaux et qu'ils entraient dans un espace où il ne devait pas y avoir de hiérarchie, quel que soit le statut extérieur de chacun.

La maison de thé peut être située dans son propre jardin (roji), avec un chemin de pierres naturelles (tobi-ishi), des arbres à feuilles persistantes et de la mousse épaisse, le tout conçu pour calmer le visiteur avant le début de la cérémonie du thé. Déjà, le buveur de thé est transporté de l'agitation de sa vie quotidienne vers une retraite calme. Avant d'entrer, le visiteur passe devant une lampe en pierre et un bassin (chōzu-bachi) dans lequel il peut se laver les mains. Dans le petit espace de la hutte, le sol est recouvert de tatamis. L'hôte prépare le thé derrière une cloison coulissante. La porcelaine ou la laque la plus fine peut être utilisée pour les pots de stockage du thé, les théières et les tasses. Les jarres à thé deviennent souvent des objets décoratifs en soi et sont donc utilisées comme ornements permanents dans la maison.

Tea House at Koishikawa by Hokusai
Maison de thé à Koishikawa par Hokusai
Katsushika Hokusai (Public Domain)

Grâce à des ouvrages rédigés par des experts sur la manière de se comporter et d'apprécier pleinement le thé, ainsi qu'à des poèmes élogieux, la consommation de thé est devenue une forme d'art et un rituel très stylisé, connu aujourd'hui sous le nom de cérémonie japonaise du thé. Le thé est présent dans de nombreux genres artistiques japonais tels que la littérature, le théâtre, la peinture et la calligraphie.

Le livre du thé, écrit par Kakuzo Okakura et publié pour la première fois en 1906, est un ouvrage qui n'a cessé de gagner en popularité au XXIe siècle. Okakura note:

Dans notre langage courant, nous parlons de l'homme "qui n'a pas de thé" en lui, lorsqu'il est insensible aux intérêts sério-comiques du drame personnel. Une fois de plus, nous stigmatisons l'esthète indompté qui, indépendamment de la tragédie mondaine, se déchaîne dans le printemps des émotions émancipées, comme quelqu'un qui a "trop de thé" en lui.

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Cérémonie du thé japonaise

La cérémonie japonaise du thé est appelée chanoyu, ce qui signifie "eau chaude pour le thé", ou chado ou sado, ce qui signifie "voie du thé". Les fêtes du thé étaient à l'origine des occasions plutôt turbulentes où les invités essayaient de deviner le type de thé qu'ils buvaient, mais le shogun du XVe siècle Ashikaga Yoshimasa (r. de 1449 à 1473) mit un terme à tout cela et en fit un événement beaucoup plus tranquille, qui offrait à la classe dirigeante un cadre parfait pour des conversations discrètes sur des sujets délicats.

Japanese Tea Ceremony
Cérémonie du thé japonaise
mrhayata (CC BY-SA)

La cérémonie illustre le principe esthétique japonais du wabi, qui consiste à apprécier la beauté et la simplicité des choses de la vie quotidienne. L'application du wabi à la cérémonie du thé est attribuée au moine et maître de thé du XVIe siècle Sen no Rikyu (1522-1591), bien que certains historiens préfèrent Murata Shukō (alias Juko, 1422-1502), moine bouddhiste zen semi-légendaire, comme première source d'inspiration. Quoi qu'il en soit, il semble que plusieurs maîtres du thé aient contribué à l'évolution de la cérémonie du thé au fil des ans.

Rikyu était le maître des cérémonies du thé des seigneurs de guerre Oda Nobunaga (1534-1582) et de son successeur Toyotomi Hideyoshi (1537-1598). Rikyu était cependant plus qu'un simple préparateur de thé et devint un conseiller important pour ses maîtres. C'est pour cette raison que la diplomatie japonaise en est venue à être "appelée la "politique du thé" et qu'elle donna lieu à l'utilisation d'un maître de thé dans les négociations politiques ainsi que dans les cérémonies du pouvoir" (Hall, 491).

Rikyu, en plus d'inculquer l'esthétique du wabi à la dégustation du thé, réduisit également la taille des salons de thé, simplifia les procédures et encouragea l'utilisation de fleurs soigneusement disposées (ikebana) afin de créer une atmosphère de calme. Les maîtres de Rikyu buvaient du thé lorsqu'ils rencontraient des personnalités importantes, mais ils n'écoutaient pas toujours leur maître de thé, semble-t-il, car Hideyoshi organisa une fête du thé d'une journée entière pour 800 invités, la Grande fête du thé Kitano, pour célébrer sa victoire militaire à Kyushu en 1587. Hideyoshi fit également construire deux maisons de thé, l'une dans le style rustique traditionnel et, en contraste flagrant avec la convention, une seconde maison portable qui étincelait de dorures à l'extérieur et à l'intérieur. Cependant, Rikyu eut plus de succès auprès des générations suivantes, car la cérémonie du thé devint progressivement plus stylisée, plus raffinée et plus intime. À tel point que la norme fut établie de boire son thé vert en trois gorgées et demie exactement et de le terminer par une petite douceur. Certains ustensiles doivent être utilisés et les tâches exécutées dans un certain ordre et avec une économie de mouvement. Les écoles de thé, dont les premières furent fondées par le petit-fils de Rikyu, Sen Sotan (1578-1658), et ses descendants Soshitsu (1622-1697), Sosa (1619-1672) et Soshu (1593-1675), diffusèrent les principes de la cérémonie dans tout le Japon. Il existait même des écoles visant spécifiquement à impliquer les classes inférieures, comme l'école Urasenke.

Tea Master Sen no Rikyu
Maître du thé Sen no Rikyu
Hasegawa Tôhaku (Public Domain)

Bien que le nombre de participants aux fêtes du thé ait diminué, l'amour des objets décoratifs liés au thé, lui, n'avait en rien diminué. Les bols, les boîtes à thé et les bouilloires étaient devenus très prisés par les collectionneurs et figuraient en bonne place parmi les cadeaux des souverains. Par exemple, Nobunaga récompensa Hideyoshi pour la capture d'un château ennemi en lui offrant une bouilloire. Les deux seigneurs de la guerre étaient de fervents collectionneurs d'objets liés au thé.

Malgré la domination des seigneurs de la guerre, qui limitaient souvent qui pouvait ou ne pouvait pas participer aux fêtes où l'on buvait du thé, l'expérience de la consommation du thé, au fil du temps, retrouva son élément spirituel d'origine. La consommation de thé devint un moment partagé de calme et de renouveau pour les participants. Comme le dit le vieux dicton japonais, cha-Zen ichimi ou "le zen et le thé ont la même saveur". Ou, comme le dit Okakura, "le théïsme était un taoïsme déguisé" (29).

Les idéaux clés de la consommation de thé sont wa (harmonie), kei (respect), sei (pureté) et jaku (élégance et tranquillité). La cérémonie du thé n'est cependant pas un événement formel ("cérémonie" est une mauvaise traduction) puisque l'idée principale est de détendre les participants. Il y a cependant certaines procédures à suivre.

Consommation de thé japonais aujourd'hui

Si tout le monde n'opte pas pour la cérémonie du thé dans une sukiya, certaines règles d'étiquette s'appliquent encore aujourd'hui à la consommation de thé au Japon. C'est l'hôte qui doit se charger de la préparation, et non l'invité. L'endroit doit être tranquille, de préférence avec une vue apaisante comme un jardin paysager ou au moins une belle composition florale dans la pièce. Les fleurs doivent être disposées de manière à donner l'impression qu'elles poussent encore à l'état sauvage et il ne faut pas manquer l'occasion de les placer dans un beau vase. Un mur peut être orné d'une gravure ou d'un rouleau décoré (jiku). La première chose à faire est de rassembler l'équipement approprié ou chadogu. Il y a un brasero (furo) ou une tuile chaude (shikigawara) pour chauffer la bouilloire en fer (kama). Il existe deux types de boîtes à thé, une chaire en sac de soie pour le thé épais ou fort et un natsume en porcelaine pour le thé fin ou faible. Un fouet en bambou (chasen) est nécessaire pour mélanger le thé en poudre et l'eau chaude.

Japanese Green Tea
Thé vert japonais
Penn State (CC BY-NC-ND)

Le thé vert de la plus haute qualité est le matcha. La poudre très fine de matcha est saupoudrée et mélangée à l'eau chaude dans les bols (chawan). La boisson est un peu mousseuse. Une autre solution est le sencha, un thé brunâtre en vrac qui est infusé ou trempé et qui, étant beaucoup moins cher que le matcha, est plus largement consommé. Le matcha est généralement réservé aux occasions spéciales et à la cérémonie du thé.

Les bols utilisés peuvent être de n'importe quel matériau, mais les pièces ayant un caractère ou une histoire permettent d'engager la conversation. Les bols et les ustensiles peuvent même être des antiquités de valeur, mais leur design ne doit pas être trop élaboré, car cela irait à l'encontre du principe du wabi. Il est également préférable que les couleurs s'harmonisent avec celles du thé servi. Les bols anciens peuvent même présenter des signes de réparation, car cela démontre la qualité du sabi, c'est-à-dire la beauté fanée que l'on observe dans les objets très aimés et bien utilisés. Naturellement, l'hôte sert ses invités avant lui-même. Le thé doit être bu à petites gorgées. Pour apprécier pleinement la cérémonie du thé, l'invité doit non seulement connaître la tradition, mais aussi les tendances en matière d'arts visuels, d'architecture, d'aménagement des jardins, d'arrangement floral et de céramique.

Imprégnée des principes du zen, la cérémonie du thé complète est souvent pratiquée pour les visiteurs des monastères bouddhistes japonais. Il existe encore trois salons de thé originaux, classés trésors nationaux du Japon, dans le Myoki-an de Yamasaki, dans le sanctuaire shintoïste de Minase-gu et au monastère Saiho-ji de Kyoto. Outre ces lieux plus formels, le thé est, bien entendu, disponible partout, des restaurants de sushis aux distributeurs automatiques. Enfin, au Japon, on offre souvent un paquet de thé de qualité en cadeau, tout comme le faisaient les moines bouddhistes du VIIIe siècle, à l'origine de l'amour du thé au Japon.

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Questions & Réponses

Quelle est la particularité du thé vert du Japon ?

Le Matcha est un thé japonais particulier, car il s'agit d'une poudre très fine obtenue à partir de feuilles sélectionnées, qui ont été cuites à la vapeur après la cueillette afin de conserver leur couleur et leur saveur.

Le thé vert du Japon est-il bon pour la santé ?

Le thé vert japonais est considéré comme bon pour la santé car il contient des tanins antioxydants.

Comment se boit le thé vert japonais matcha ?

Le thé vert japonais matcha est préparé en ajoutant la fine poudre de thé à de l'eau chaude et en fouettant le mélange pour obtenir une boisson légèrement mousseuse.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2024, mars 19). Histoire du Thé Vert Japonais [The History of Japanese Green Tea]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2369/histoire-du-the-vert-japonais/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Histoire du Thé Vert Japonais." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 19, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2369/histoire-du-the-vert-japonais/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Histoire du Thé Vert Japonais." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 19 mars 2024. Web. 21 nov. 2024.

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